L’âge pour devenir une archive

Lu dans Repentir(s) [Richard Ste-Marie. – Lévis : Alire, 2016] :

« Pagliaro et Lortie se présentèrent discrètement au serrurier qui, après avoir vérifié qu’il n’y avait pas d’autres clients en attente dans le magasin, leur demanda de le suivre à son bureau derrière la boutique où il conservait ses archives.

‘’Bienvenue chez moi, messieurs’’, dit-il en leur ouvrant la porte. ‘’À mon âge, quatre-vingt-sept-ans, je suis devenu moi-même une archive’’ » (p. 191)

L’ordre impassible des livres dans une librairie

Lu dans Sans terre (Marie-Ève Sévigny. Montréal : Héliotrope noir, 2016) :

« Les mains dans les poches, sans égard aux passants qui interrogeaient du regard ce policier en uniforme fasciné par une vitrine remplie de livres, je considérais ces objets quelconques qui ne m’avaient jusqu’alors jamais intéressé, mais dont les couvertures, pâles pour la plupart, me lavaient l’esprit de mes images infernales. Derrière la devanture, on pouvait distinguer sur les tables, les présentoirs et les rayons des bibliothèques l’ordre impassible de livres innombrables, que les libraires rangeaient tranquillement. » (p. 38)

L’odeur de la cellulose et de l’encre d’imprimerie


Lu dans Miséricorde (Jussi Adler-Olsen. – Paris : Albin Michel, 2011) :

« Elle était en train de penser à des livres. Elle y pensait souvent pour éviter d’imaginer la vie qu’elle aurait pu avoir, si seulement elle avait fait des choix différents pour son existence. Penser aux livres la transportait dans un autre monde. Le seul fait de se représenter la sécheresse et la douce texture du papier allumait en elle une flamme de nostalgie. Elle retrouvait l’odeur de la cellulose et de l’encre d’imprimerie évaporée. » (p. 195-196)