« À quoi sert tout ce que j’écris, ces lignes
serrées comme des oies en hiver et ces mots que je couds en n’y voyant rien ?
Les jours passent, et je vais à ma table. Je ne peux pas dire que ça me plaise,
je ne peux pas dire non plus que ça me déplaise. […] Je n’ai pas envie de relire. J’écris. C’est tout. C’est un peu comme si
je me parlais à moi-même. Je me fais la conversation d’un autre temps. J’entrepose
des portraits. Je fossoie sans me salir les mains. » (pp. 85-86)
Écrire, c'est tout
Lu
aussi dans Les âmes grises (Trilogie de l’homme devant la guerre)de Philippe Claudel (Paris : Livre de poche, 2015)
Regarder le temps passer
Lu aussi dans Les âmes grises (Trilogie de l’homme devant la guerre)de Philippe Claudel (Paris : Livre de poche, 2015)
Il « aimait le temps au point de le regarder passer et de ne rien faire d’autre parfois que d’être derrière une fenêtre, sur une chaise longue en rotin, ou bien sur le banc qui surplombait, grâce à une petite butte artificielle que les printemps couvraient d’anémones et de pervenches, les eaux pleines de langueur de la Guerlante, et celles plus pressées du petit canal. » (p. 53)
Prendre une place dans la vie du lecteur
Lu aussi dans Les âmes grises (Trilogie de l’homme devant la guerre)de Philippe Claudel (Paris : Livre de poche, 2015)
« … car on écrit bien entendu uniquement dans l’espérance d’être lu, et aimé, et dans le désir de venir quelques instants, ou un peu plus longtemps, prendre une place dans la vie du lecteur et demeurer en lui, d’une façon ou une autre. » (p. 17)
L’outil d’un romancier
Lu dans Les âmes grises (Trilogie de l’homme devant la guerre) de Philippe Claudel (Paris : Livre de poche, 2015)
«
Car un romancier est toujours quelqu’un
qui, en plus d’utiliser un outil, s’interroge sans cesse sur son outil. La
forme du roman, les mots choisis pour le construire font l’objet d’une remise
en cause perpétuelle et d’une remise en question. » (p. 13)
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