La nostalgie

Lu aussi dans L’Affaire Alaska Sanders  de Joël Dicker (Genève : Rosie & Wolfe. – 2022)

« La nostalgie est notre capacité à nous convaincre que notre passé a été pour l'essentiel heureux, et que par conséquent nos choix ont été les bons. Chaque fois qu'on évoque un souvenir et qu'on se dit ‘’ c'était bien ‘’, c'est en fait notre cerveau malade qui distille de la nostalgie pour nous persuader que ce que nous avons vécu n'a pas été vain, que nous n'avons pas perdu notre temps. Parce que perdre son temps, c'est perdre sa vie. » (p. 40) 

Un grand écrivain


Lu dans L’Affaire Alaska Sanders  de Joël Dicker (Genève : Rosie & Wolfe. – 2022)

« On voudrait toujours qu'un grand écrivain ressemble à ceux qui l'ont précédé, sans penser que, s'il est un grand écrivain, c'est justement parce qu'il ne leur ressemble pas. » (p. 36)

L’utilité des romans


Lu dans Indépendance  de Javier Cercas (Arles : Actes Sud. – 2022)

« ... les romans ne servent à rien. Ils ne racontent même pas les choses telles qu’elles sont mais comment elles auraient pu être, ou comment nous aimerions qu’elles soient. Et c’est comme ça qu’ils nous sauvent la vie » (p. 335)


Une collection de souvenirs


Lu dans  La Grande Débandade  de Pierre Tourangeau (Montréal : Québec Amérique. – 2022)

« Il est vieux, il ne compte plus, enfin, il ne compte que le temps qui s'égraine jusqu'à ce qu'il ne sache plus compter. À cet âge, on n'est plus que ce qu'on a été, une collection de souvenirs dont tout le monde se fout et qui s'effacent petit à petit. On disparaît, quoi. » (p. 145

La sérénité du Vieux-Québec

Lu dans La Grande Débandade  de Pierre Tourangeau (Montréal : Québec Amérique. – 2022)


«
Dès que je franchis les murs de la vieille ville, je suis assailli comme chaque fois par sa beauté, par ce macramé de camaïeu gris et noir à peine égratigné par le temps, qui sert de façade à une improbable nation. On y marche et on y vit à l'abri des tempêtes comme dans un havre que le vent n'ébranle pas, une tanière qui nous garde au chaud alors même que tout autour n'est que bourrasques et froidure. Québec est un refuge, un fort où la question de l'identité ne se posera jamais, elle est notre identité, peu importe ce qui restera de nous dans cent, deux cents, mille ans. Il se dégage de ses murs un calme si grand, une telle sérénité suinte de ses moellons que l'avenir n'a aucune prise sur elle. Québec est construite sur la nostalgie d'une époque qui n'a jamais existé, le deuil d'un âge où la mère patrie ne l'a pas laissée pour morte sur une terre hostile. » (p. 112)

L'historien et le romancier


Lu dans La Grande Débandade de Pierre Tourangeau (Montréal : Québec Amérique. – 2022)

« L’historien et le romancier font entre eux un échange de vérités, de fictions et de couleurs, l'un pour vivifier ce qui n'est plus, l'autre pour faire croire ce qui n'est pas. (Antoine Rivarol, Maximes et pensées, anecdotes et bons mots) » (p. 11)

Un combat à mains nues

Lu dans L’innocence et la loi de Michael Connelly (Paris : Calmann Levi. – 2021)

« […] tout avocat, de l’accusation ou de la défense, peu importe, a un sac plein d’astuces. Il n'y a rien de pur dans la loi dès qu'on entre dans un prétoire. C'est un combat à mains nues qu'il s'agit de mener et de chaque côté on se sert de tout ce qu'on peut pour assommer l'autre. » (p. 279)