Lu aussi dans
Les bottes suédoises de Henning
Menkell (Paris, Éditions du Seuil, 2016)
« J’ai toujours perçu le temps comme un
fardeau qui s’alourdissait avec les années, à croire que les minutes pouvaient
se mesurer en grammes et les semaines en kilos. » (p. 189)
« Dès que le voyant lumineux s’est éteint,
les voyageurs ont commencé à se lever et à rassembler leurs affaires avec une
impatience à peine contenue. On aurait cru qu’on venait de leur voler un temps
précieux et qu’ils se bousculaient à présent pour être sûrs de débarquer avent
les autres. J’observais ce spectacle depuis mon siège. C’était comme un
troupeau de bêtes en fuite. Mais que fuyaient-elles? Les sièges trop étroits ?
La peur de l’avion ? Leur propre vie ? Aurais-je été ainsi, moi aussi ? Quelqu’un
qui considérait le temps comme un jeu, avec des gagnants et des perdants ? Je
savais que la réponse était oui. J’avais été ainsi. Mais plus maintenant. L’enjeu
du temps, pour moi désormais, était de ne pas gaspiller le peu qui m’en restait. » (p. 201-202)
« La
proximité de la mort transforme le temps en un élastique tendu dont on craint
sans cesse qu’il se rompe. » (p. 332)
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