Lu
dans Le dernier souffle est le plus lourd
de Claude Fleury (Montréal :
Éditions Druide, 2023)
« … comment décrire son état ? Épuisé ? Courbatu ? Éreinté ? Non, ce n'était pas ça. Il laboura sa mémoire pour récolter le mot enfoui quelque part parmi des milliers d'autres, semés au fil du temps. Las. Voilà. Il aurait pu choisir « usé», mais «las» semblait plus juste, moins trivial. L'idée que trois lettres à peine arrivent à dépeindre toute la lourdeur qui l'habitait, l'invisible poids qui faisait fléchir ses épaules, le fit sourire. Puis il se rappela que ce n'est pas le genre de chose qu'on se permet quand on est seul dans un endroit public. On garde sa joie, fût-elle éphémère… » (p. 14)
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