Lu aussi
dans La tentation de l’ombre de Eric
Yung (Clermont-Ferrant, De Borée, 2018)
« L’apparition
de la photocopieuse avait changé les rapports de forces entre les fonctionnaires
de base et la haute hiérarchie. Peu de gens perçoivent l’importance de cette
révolution au sein de la police. Jusqu’ici, les chefs de la « grande
maison » étaient les seuls à posséder le savoir, à le chérir et à le
préserver. Qu’une affaire soit sensible et, aussitôt, les doubles calqués au
papier carbone qui la relataient rejoignaient quelques tiroirs discrets. Les
document attendaient là, loin des curieux, et réapparaissaient le jour où une
position sociale serait menacée ou, le temps venu, pour une négociation en vue
d’un poste prestigieux.
Ce
système régissait depuis toujours l’ordre des pouvoirs internes à la police. La
photocopieuse avait changé cette donne et bouleversé la répartition des
secrets. La machine mettait le chantage à la portée des petits fonctionnaires
et les protégeait eux aussi. » (pp. 185-186)
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