La photocopieuse et l’ordre des pouvoirs


Lu aussi dans La tentation de l’ombre de Eric Yung (Clermont-Ferrant, De Borée, 2018)

« L’apparition de la photocopieuse avait changé les rapports de forces entre les fonctionnaires de base et la haute hiérarchie. Peu de gens perçoivent l’importance de cette révolution au sein de la police. Jusqu’ici, les chefs de la « grande maison » étaient les seuls à posséder le savoir, à le chérir et à le préserver. Qu’une affaire soit sensible et, aussitôt, les doubles calqués au papier carbone qui la relataient rejoignaient quelques tiroirs discrets. Les document attendaient là, loin des curieux, et réapparaissaient le jour où une position sociale serait menacée ou, le temps venu, pour une négociation en vue d’un poste prestigieux.

Ce système régissait depuis toujours l’ordre des pouvoirs internes à la police. La photocopieuse avait changé cette donne et bouleversé la répartition des secrets. La machine mettait le chantage à la portée des petits fonctionnaires et les protégeait eux aussi. » (pp. 185-186)

La plus ancienne bibliothèque d’Europe et peut-être aussi la plus belle

Lu dans le roman L’ultime secret du Christ de José Rodrigues dos Santos (Paris : Éditions Hervé Chopin, 2013), une autre quête de vérité du cryptologue portugais Tomás Noronha :

« Ce bruit semblait provenir de la salle d’inventaire, tout près de la salle de consultation des manuscrits, où elle se trouvait; mais elle ne remarqua rien d’anormal. Les livres étaient là, alignés sur les rayons richement ornés de cette aile de la Bibliothèque vaticane, ils étaient comme assoupis dans l’ombre que la nuit  projetait sur leurs reliures poussiéreuses. C’était sans doute la plus ancienne bibliothèque d’Europe, et peut être aussi la plus belle, mais, le soir, il s’en dégageait une atmosphère inquiétante. » (p. 17)

Où sont les archives ?




Lu dans La tentation de l’ombre de Eric Yung (Clermont-Ferrant, Éditions De Borée, 2018)

« L’homme gris est resté droit quand je lui ai répondu : ‘‘Je cherche les archives.’’ Avec une pointe de mépris, il a répliqué : ‘‘ Mon Garçon, les archives sont installées dans les étages inférieurs…’’ »  (p. 63)

Un travail de moine

Lu dans Le beau mystère – Armand Gamache enquête (Louise Penny, Flammarion Québec, 2014)

« Le moine tira vers lui une peau de mouton – du vélin –, puis trempa sa plume d’oie aiguisée dans l’encre. Il écrivit d’abord les mots, le texte, en latin, évidemment. Les psaumes. Cette étape terminée, il revint au début. Au premier mot, au-dessus duquel sa plume resta suspendue. » (p. 10)

Moine historien… archiviste

Lu dans Le beau mystère – Armand Gamache enquête (Louise Penny, Flammarion Québec, 2014) :

« Les moines travaillaient dans le potager ou prenaient soin des animaux, faisaient le ménage, s’occupaient des archives, effectuaient des réparations. Préparaient les repas.

Chaque homme, en fin de compte, était expert dans son domaine, qu’il soit chef cuisinier, ingénieur ou historien. » (p. 111)

Un support ancien mais une écriture récente

Lu dans Le beau mystère – Armand Gamache enquête (Louise Penny, Flammarion Québec, 2014) :

« - Nous parlions de la feuille trouvée sur le prieur. Selon vous, elle est ancienne, mais l’écriture ne l’est pas. Pourquoi dites-vous ça ?

[…]

- D’abord, l’encre est trop foncée, répondit dom Philippe qui, avec Gamache, examinait la feuille. Le vélin absorbe le liquide au fil des ans et ce qui reste à la surface n’est plus vraiment de l’encre, mais une tache prenant la forme des mots. » (p. 185)