Vendre son livre à la criée

Lu dans Les fantômes de Reykjavik de Arnaldur Indrisason (Paris : Éditions Métaillé. – 2020)

« L’éditeur avait refusé son manuscrit. Il avait essuyé un second refus chez un autre. Revenez nous voir d’ici quelques années, lui avait-on conseillé. Il avait fini par publier ce recueil à compte d’auteur en le faisant ronéotyper dans un atelier installé rue Noatum. Puis il avait distribué dans les librairies et avait bien failli le vendre à la criée dans les rues comme un vendeur de journaux, mais s’en était finalement abstenu. » (p. 86)

La première qualité d’un écrivain


Lu aussi dans Ta mort à moi de David Goudreault  (Montréal : Stanké. – 2019)

« Le refoulement des sentiments est la première qualité d’un écrivain. La perle ne se confectionne qu’avec le temps et la claustration; l’intrusion d’un débris, d’un déchet ou d’une émotion déclenche les mécanismes de la création. Couche après couche, chapitre après chapitre, la menace sera avalée, dissimulée sous la nacre. » (p. 172)

On n’écrit jamais que sur soi-même


Lu aussi dans Ta mort à moi de David Goudreault  (Montréal : Stanké. – 2019)

« L’époque promeut tellement le narcissisme que nos écrivains égocentrés s’aventurent à peine hors du récit pour se réfugier dans l’autofiction, Même les lecteurs tiennent désormais pour acquis que l’auteur est nécessairement partout dans son œuvre, comme Dieu dans celle de Flaubert. » (p. 71)

Un soleil à portée de main


Lu aussi dans Ta mort à moi de David Goudreault  (Montréal : Stanké. – 2019)

« La plupart des gens que nous croisons sont quelconques, on n’en retient rien, sinon le regret du temps et de l’énergie perdus. Dans la constellation d’étoiles ternes qui traversent nos vies brille pourtant, à de rares et précieuses occasions, un soleil à portée de main. Parfois un parent, souvent un ami ou encore un professeur. Les plus chanceux en croiseront deux ou trois qui marqueront probablement leur personnalité, imprégneront eu peu de magnificence dans le tissu de leur psyché.» (pp. 69-70)