La fin de l’été


Lu aussi dans Berline de Céline Righi (Paris : Éditions du sonneur. – 2022)

« C'est la fin de l'été. Les ronciers se prélassent sur le mur de l'abri aux lapins. Les mûres sont grassouillettes, on les dirait pleines d'encre. Sûrement parce que le père aime les fleurs qu'il les aime aussi. Certaines sont libres d'aller où bon leur semble. Le père laisse les liserons s'agripper au grillage, dégouliner le long du muret, s'enfuir à travers le jardin. Les glaïeuls ont leur petit coin bien à eux. » (p. 45)

Un noir tenace sous la peau


Lu aussi dans Berline de Céline Righi (Paris : Éditions du sonneur. – 2022)

« Dans la mine, sous la peau et dans l'âme, la nuit persiste. Même quand on a fini de creuser, piocher, arracher le minerai, manger la poussière, même quand on a sorti la tête de sous la terre, tel un loir ahuri découvrant la lumière au-dessus des galeries, même rentré pour la soupe, le visage redevenu blanc après avoir été frotté au savon, il fait, sous la peau et dans l'âme, un noir tenace. Un morceau de savon ne vient pas à bout de ces ténèbres. » (pp. 28-29)


Un trop-plein de mémoire


Lu dans Berline de Céline Righi (Paris : Éditions du sonneur. – 2022)

« La mémoire, c'est comme une envie de pisser, faut que ça se soulage, sinon ça imbibe comme une éponge et pèse aussi lourd que du caillou. Et on n'en finirait plus de se sentir écrasé sous les souvenirs. La souffrance, chez les hommes, vient peut-être de là ? D'un trop-plein de mémoire ? » (p. 23)


Laisser une marque indélébile au processus d'archivage municipal


Lu dans La constellation du chat de Jean-Louis Blanchard (Montréal : Fides. – 2023)

« C'était une tâche terriblement fastidieuse, car plusieurs de ces archives n'avaient jamais été mises à jour, ou alors étaient classées selon des critères qui semblaient échapper à toute forme de logique. Sans compter les multiples changements de nomenclature apportés sous chaque nouvelle administration, soucieuse de laisser une marque indélébile au processus d'archivage municipal. » (p. 220)

Les déterminismes sociaux dans les romans noirs

Lu dans Il y aurait la petite histoire de Elsa Jonquet-Kornberg (Paris : Éditions Inculte. – 2022)

« Les romans de l'écrivain étaient sombres, les personnages y subissaient les pires atrocités. Ils allaient et venaient un temps, puis l'étau se resserrait, les marges de manœuvre diminuaient, les possibilités se trouvaient rapidement circonscrites, et ils étaient subitement projetés à la rencontre de l'horreur. Encerclés. Les bourreaux eux-mêmes, dans les livres de l'écri-vain, semblaient faits comme des rats. Cela s'appelait la fatalité. Cela, selon l'écrivain, s'appelait aussi les « déterminismes sociaux ». Souvent, toutes les composantes de la société étaient représentées : ainsi c'est toute la société qui abritait et nourrissait de son lait amer les atrocités qui se commettaient en son sein. » (p. 23) 

Les repas servis sur les vols d’Air Canada vs ceux d’Air France


Lu aussi dans Domaine Lilium de Michael Blum (Montréal : Héliotrope. – 2023)

« Les repas d'Air Canada ne valaient pas ceux d'Air France: le poulet, sec comme du carton, n'avait aucun goût, à l'instar des pommes de terre qui l'accompagnaient, l'entrée n'était pas identifiable et le brownie servi comme dessert n'était qu'une imposture. » (p. 162)

Le comportement des Québécois et des Français dans un aéroport


Lu dans Domaine Lilium de Michael Blum (Montréal : Héliotrope. – 2023)

« …facile de distinguer les Québécois des Français, les uns nonchalants et tranquilles, les autres bruyants et sûrs d'eux… » (p. 160)