La suite des mes avis de lecture

Veuillez noter que mes notes de lectures 

sont désormais intégrées 

à mes avis de lecture sur mon blogue littéraire :

 



La surenchère de la peur


Lu aussi dans Un effluve anonyme de Lucie Lavoie (Québec : Walter & Alice, 2023)

« On ne peut pas fermer les veux sur la recrudescence des mouvements d'extrême droite, sur l'augmentation du racisme lié aux mouvements migratoires des populations. Il ne faut pas se raconter d'histoire; toutes ces idées-là, ce ‘’ prêt à penser ‘’, ce n'est rien d'autre qu'une surenchère de la peur. » (p. 339)


Se perdre dans une rédaction de thèse


Lu dans Un effluve anonyme de Lucie Lavoie (Québec : Walter & Alice, 2023)

« …il faut être assez malade pour s'enfoncer, pour... carrément se perdre dans une rédaction de thèse. Parce que tu admettras que faire un doctorat, ce n'est rien d'autre que sombrer dans l'obsession pure pour un sujet dont tu ne voudras plus entendre parler pour un bon bout de temps, si tu es en santé mentale. Les fous en font une carrière. » (p. 332)


Si une lecture te paraît difficile


Lu aussi dans Le chat qui voulait sauver les livres de Sôsuke Natsukawa (Paris : Nil, 2022)

« Si tu trouves une lecture facile, c'est que tu en connais déjà le contenu. Si une lecture te paraît difficile, c'est la preuve que son contenu est nouveau pour toi » (p. 193)


La lecture, un processus long, mentalement épuisant


Lu aussi dans Le chat qui voulait sauver les livres de Sôsuke Natsukawa (Paris : Nil, 2022)

« La lecture n'est pas qu'un agréable divertissement. Parfois, c'est aussi un processus long, mentalement épuisant, dans lequel il faut arpenter maintes et maintes fois un même passage pour en examiner chaque ligne. Une fois ce pénible labeur accompli, notre vision s'ouvre soudain. De la même façon qu'un nouveau panorama se dévoile à l'alpiniste au terme d'une longue ascension. » (p. 85)

Littérature et musique se ressemblent énormément


Lu aussi dans Le chat qui voulait sauver les livres de Sôsuke Natsukawa (Paris : Nil, 2022)

« Littérature et musique se ressemblent énormément, ne trouvez-vous pas ? Ces deux arts merveilleux nous apportent sagesse, courage et quiétude. Ce sont des outils spécialement conçus par les humains afin de s’octroyer réconfort et inspiration. » (pp. 81-82)


Perdre la capacité de penser


Lu aussi dans Le chat qui voulait sauver les livres de Sôsuke Natsukawa (Paris : Nil, 2022)

« Le chercheur se contentant de feuilleter les livres finit par perdre la capacité de penser. Qu'il cesse d'en tourner les pages, et il ne pense plus. » [Nietzsche] (p. 36)


La meilleure arme pour survivre


Lu aussi dans Le chat qui voulait sauver les livres de Sôsuke Natsukawa (Paris : Nil, 2022)

« Le monde ne manque pas de choses défiant la logique, voire d'événements complètement irrationnels. La meilleure arme pour survivre dans un quotidien accablé par la douleur, ce n'est ni la logique ni la force, mais l'humour. »  (p. 24)


Les choses les plus importantes


Lu dans Le chat qui voulait sauver les livres de Sôsuke Natsukawa (Paris : Nil, 2022)

« Les choses les plus importantes sont toujours les plus difficiles à comprendre, junior, déclara le chat, comme s'il lisait dans ses pensées. La plupart des hommes poursuivent leur existence sans jamais prendre conscience de telles évidences. » (p. 22)


La mort plus souvent dans un dernier soupir qu'une ultime plainte


Lu aussi dans Brouillards de Victor Guilbert (Paris : Hugo Thriller, 2023)

« Les nénuphars et les ceps de vigne qui poussent dans le corps, on ne les voit pas alors que leurs dégâts sont considérables. On imagine toujours que la douleur se crie, mais les hurlements sont parfois rassurants et la mort s'accueille plus souvent dans un dernier soupir qu'une ultime plainte. » (p. 184)

Spécialiste en rien et s’y connaître en presque tout


Lu aussi dans Brouillards de Victor Guilbert (Paris : Hugo Thriller, 2023)

« Il n'est pas spécialiste, mais à force de n'être spécialiste en rien il a fini par s'y connaître en presque tout. » (p. 133) 

Visuellement plus intéressant sur un écran de cinéma


Lu aussi dans Brouillards de Victor Guilbert (Paris : Hugo Thriller, 2023)

« Il n'y a que dans les films que l'on vide les tiroirs et qu'on retourne les meubles n'importe comment. C'est visuellement plus intéressant sur un écran de cinéma mais c'est le meilleur moyen de ne rien trouver et de laisser des indices de son passage. » (p.130) 

Une lassitude éternelle


Lu aussi dans Brouillards de Victor Guilbert (Paris : Hugo Thriller, 2023)

« On doit errer mélancolique, sans but, jusqu'à en éprouver une certaine lassitude. C'est quand on atteint cette lassitude qu'on est au point culminant de son errance, une lassitude bien dosée, avec une pointe de bonheur, si bien que cette lassitude on la voudrait quand même un peu éternelle. » (p. 120)


Une ville qui fait souvent trébucher


Lu dans Brouillards de Victor Guilbert (Paris : Hugo Thriller, 2023)

« New York est une ville qui fait souvent trébucher parce qu'à force de lever la tête vers les gratte-ciel, on oublie de regarder où on met les pieds. » (p. 40)

Le regard absent de ceux qui viennent de trépasser


Lu aussi dans Le dernier souffle est le plus lourd de Claude Fleury (Montréal : Éditions Druide, 2023)

« Dans la pièce désertée, les draps, repoussés par le personnel infirmier sans doute, donnaient à voir un patient à moitié nu, inerte, une expression de stupeur imprimée sur le visage. On lui avait fermé les yeux, Dieu merci ; le médecin préférait éviter le regard absent de ceux qui viennent de trépasser. On y cherche en vain chaque fois un reste de vie et on n'y trouve que deux orbites fixes qui ont l'air de vous demander pourquoi vous n'avez rien pu faire. » (p. 131)


Trois lettres pour décrire son état


Lu dans Le dernier souffle est le plus lourd de Claude Fleury (Montréal : Éditions Druide, 2023)

« … comment décrire son état ? Épuisé ? Courbatu ? Éreinté ? Non, ce n'était pas ça. Il laboura sa mémoire pour récolter le mot enfoui quelque part parmi des milliers d'autres, semés au fil du temps. Las. Voilà. Il aurait pu choisir « usé», mais «las» semblait plus juste, moins trivial. L'idée que trois lettres à peine arrivent à dépeindre toute la lourdeur qui l'habitait, l'invisible poids qui faisait fléchir ses épaules, le fit sourire. Puis il se rappela que ce n'est pas le genre de chose qu'on se permet quand on est seul dans un endroit public. On garde sa joie, fût-elle éphémère… » (p. 14)

Glorifier les faits pour enrichir les épopées


Lu dans Impunité – La Nyctale de Claude Fleury (Paris : Hugo-Roman, 2023)

« Les majorités linguistiques ou ethniques ont une propension naturelle à glorifier les faits pour enrichir leurs épopées. Les minorités n'ont alors d'autres choix que de se construire une identité victimaire.» (p. 15)

Tout le monde se croise par hasard


Lu dans SoBo de Jean Charbonneau (Montréal : Druide, 2023)

« … à peu près tout le monde se croise par hasard. À tout bout de champ, des gens sortent de l'ombre pour se retrouver sous les projecteurs de nos vies. Au début, il est difficile de dire quel rôle ils sont censés jouer – personnages principaux ou simples figurants ? La plupart du temps, leur présence sur scène est de courte durée, et ils retournent dans le néant. » (p. 305)


La perte du sens critique


Lu aussi dans Chaîne de glace de Isabelle Lafortune (Montréal : XYZ, 2023)

« Il est surprenant de constater que les gens perdent leur sens critique lorsqu'ils doivent reconnaître un fait qu'ils ne veulent pas analyser parce qu'il ne concorde pas avec leur désir. » (p. 442)

Se projeter dans notre descendance


Lu dans Chaîne de glace de Isabelle Lafortune (Montréal : XYZ, 2023)

« On se projette dans notre descendance en espérant qu'elle réalise la partie de nous qu'on ne pourra mener à terme. » (p. 238)

Une des caractéristiques essentielles de l’homme


Lu aussi dans Rien… de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

« …l'être humain est un extraordinaire manipulateur. Regardez tout ce qu'il a construit. Pour lui, tout peut devenir outil. Il n'y a rien qu'il aime autant que fabriquer. Une des caractéristiques essentielles de l'homme, sinon la principale, c'est l'outil. Vivre, pour lui, c'est instrumentaliser quelque chose. Ou quelqu'un. » (p. 532)

Le Canada…


Lu aussi dans Rien… de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

Le Canada, « une ex-dépendance franco-britannique qui essaie de se faire croire qu'elle n'est pas une dépendance américaine... » (p. 477)

Apprendre à vivre


Lu aussi dans Rien… de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

« Ça prend toute une vie pour apprendre à vivre, et quand on commence à être un être humain potable, c'est le temps de tirer sa révérence... » (p. 463)

L’ampleur d’un complot


Lu aussi dans Rien… de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

Chaque affirmation, « une fois réfutée, devient la preuve qu'il y a quelqu'un qui est intervenu pour tout cacher. Et que le complot est encore plus vaste qu'ils le croyaient. » (p. 393) 

Les nouvelles religions


Lu aussi dans Rien… de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

« Ce qui caractérise une époque, […] c'est la nouveauté de ses conneries. On trouve une bonne idée et on la transforme en religion. » (p. 385)

La pensée d'un individu


Lu aussi dans Rien... de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

« La pensée d'un individu est essentiellement construite à partir de celle des autres. Qu'il le sache ou non. C'est le mix des emprunts qui explique son originalité. Le mix et parfois, s'il est chanceux, les une ou deux idées originales qu'il a pendant sa vie... » (p. 315)


L'homme, un atome pur entre deux tranches de néant

Lu aussi dans Rien... de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

 « Le présent n'est rien. À peine nommé, il disparait... avant même d'être nommé, avant même que l'intention de le nommer devienne consciente dans notre cerveau, il disparaît.

Le passé n'est rien. Disparu à jamais, le passé. Malgré nos regrets... Nos souvenirs ne sont que l'ombre inconsistante de ce passé. Une ombre mensongère. Et qui finit par disparaître, elle aussi.

L'avenir n'est rien encore. Va-t-il seulement exister? Et s’il existe, à l'instant où il va se matérialiser, il va disparaître, avalé à son tour par le passé.

L'homme est un atome pur entre deux tranches de néant, disait un philosophe. En oubliant de préciser que cet atome pur est lui-même un atome de pur néant. » (p. 216)

Le comportement des gens pour les manipuler


Lu aussi dans Rien... de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

« … les imbéciles en restent au niveau du ‘’rien qu'à voir, on voit bien’’. […] Il les personnes intelligentes essaient de découvrir les motifs derrière les actions des gens. […] … les gens vraiment intelligents […] s'intéressent à la manière dont on peut utiliser les motifs derrière le comportement des gens, à la façon dont on peut s'en servir pour les manipuler.

En fait, pour peu qu'on s'en donne la peine, on peut amener à peu près n'importe qui à faire pratiquement n'importe quoi. Il suffit de trouver les bons leviers. » (p. 213)


Même les coupables sont des victimes


Lu dans Rien... de Jean-Jacques Pelletier  (Lévis : Alire. – 2023)

« On vit dans un monde où il n'y a que des victimes. Même les coupables sont des victimes. Tout le monde subit quelque chose, tout le monde est poussé à agir par quelque chose; personne ne fait rien, personne n'a quoi que ce soit à se reprocher. » (p. 197)

Comme des adolescents en crise


Lu aussi dans L’espion qui venait du livre de Luc Chomarat  (Paris : La Manufacture de livres. – 2022)

« …l'individu avançait en traînant les pieds, les mains dans les poches de son pantalon de jogging, voûté, un peu comme ces adolescents en crise qui semblent porter le malheur du monde sur leurs épaules. » (p 127)

L’heure immobile


Lu aussi dans L’espion qui venait du livre de Luc Chomarat  (Paris : La Manufacture de livres. – 2022)

« L'heure était immobile. Le chant des cigales montait par vagues molles dans un ciel incroyablement touristique à force d'être bleu. » (p. 111)

Le marché du livre


Lu dans L’espion qui venait du livre de Luc Chomarat  (Paris : La Manufacture de livres. – 2022)

« Il y a un marché du livre. Plusieurs milliers de nouveautés par an. Pour gagner, il faut être dans la tendance et correctement médiatisé. Comme n'importe quel yaourt. » (p. 26)


Les vies, comme les fleuves ou les rivières


Lu dans Nos meilleurs amis sont les morts de Jean Lemieux (Montréal : Québec Amérique. – 2023)

« Les vies, comme les fleuves ou les rivières, s'écoulent selon des cours changeants, entre des rives qui peuvent s'élargir, se rétrécir, sur des lits qui peuvent s'affaisser, se relever, accélérer la vitesse du courant, provoquer des remous, des rapides, des cataractes aux conséquences dramatiques. » (p. 306)

La fin de l’été


Lu aussi dans Berline de Céline Righi (Paris : Éditions du sonneur. – 2022)

« C'est la fin de l'été. Les ronciers se prélassent sur le mur de l'abri aux lapins. Les mûres sont grassouillettes, on les dirait pleines d'encre. Sûrement parce que le père aime les fleurs qu'il les aime aussi. Certaines sont libres d'aller où bon leur semble. Le père laisse les liserons s'agripper au grillage, dégouliner le long du muret, s'enfuir à travers le jardin. Les glaïeuls ont leur petit coin bien à eux. » (p. 45)

Un noir tenace sous la peau


Lu aussi dans Berline de Céline Righi (Paris : Éditions du sonneur. – 2022)

« Dans la mine, sous la peau et dans l'âme, la nuit persiste. Même quand on a fini de creuser, piocher, arracher le minerai, manger la poussière, même quand on a sorti la tête de sous la terre, tel un loir ahuri découvrant la lumière au-dessus des galeries, même rentré pour la soupe, le visage redevenu blanc après avoir été frotté au savon, il fait, sous la peau et dans l'âme, un noir tenace. Un morceau de savon ne vient pas à bout de ces ténèbres. » (pp. 28-29)


Un trop-plein de mémoire


Lu dans Berline de Céline Righi (Paris : Éditions du sonneur. – 2022)

« La mémoire, c'est comme une envie de pisser, faut que ça se soulage, sinon ça imbibe comme une éponge et pèse aussi lourd que du caillou. Et on n'en finirait plus de se sentir écrasé sous les souvenirs. La souffrance, chez les hommes, vient peut-être de là ? D'un trop-plein de mémoire ? » (p. 23)


Laisser une marque indélébile au processus d'archivage municipal


Lu dans La constellation du chat de Jean-Louis Blanchard (Montréal : Fides. – 2023)

« C'était une tâche terriblement fastidieuse, car plusieurs de ces archives n'avaient jamais été mises à jour, ou alors étaient classées selon des critères qui semblaient échapper à toute forme de logique. Sans compter les multiples changements de nomenclature apportés sous chaque nouvelle administration, soucieuse de laisser une marque indélébile au processus d'archivage municipal. » (p. 220)

Les déterminismes sociaux dans les romans noirs

Lu dans Il y aurait la petite histoire de Elsa Jonquet-Kornberg (Paris : Éditions Inculte. – 2022)

« Les romans de l'écrivain étaient sombres, les personnages y subissaient les pires atrocités. Ils allaient et venaient un temps, puis l'étau se resserrait, les marges de manœuvre diminuaient, les possibilités se trouvaient rapidement circonscrites, et ils étaient subitement projetés à la rencontre de l'horreur. Encerclés. Les bourreaux eux-mêmes, dans les livres de l'écri-vain, semblaient faits comme des rats. Cela s'appelait la fatalité. Cela, selon l'écrivain, s'appelait aussi les « déterminismes sociaux ». Souvent, toutes les composantes de la société étaient représentées : ainsi c'est toute la société qui abritait et nourrissait de son lait amer les atrocités qui se commettaient en son sein. » (p. 23) 

Les repas servis sur les vols d’Air Canada vs ceux d’Air France


Lu aussi dans Domaine Lilium de Michael Blum (Montréal : Héliotrope. – 2023)

« Les repas d'Air Canada ne valaient pas ceux d'Air France: le poulet, sec comme du carton, n'avait aucun goût, à l'instar des pommes de terre qui l'accompagnaient, l'entrée n'était pas identifiable et le brownie servi comme dessert n'était qu'une imposture. » (p. 162)

Le comportement des Québécois et des Français dans un aéroport


Lu dans Domaine Lilium de Michael Blum (Montréal : Héliotrope. – 2023)

« …facile de distinguer les Québécois des Français, les uns nonchalants et tranquilles, les autres bruyants et sûrs d'eux… » (p. 160)

Dans la fange de l’ignorance


Lu aussi dans Les Agneaux de l’Aube de Steve Laflamme (Montréal : Libre expression. – 2023)

« Dans la fange de l'ignorance ne peuvent proliférer que les émotions. Et quand on agit sous le coup de l'émotion plutôt qu'éclairé par la raison, on fait des conneries. Noyez-vous dans la connaissance : tout est là, au bout de vos doigts. Plongez, sans modération. Faites-en bon usage. Tout est à votre disposition […]. L'essentiel, c'est d'en trouver l'accès. » (p. 122)

La revanche des cancres


Lu dans Les Agneaux de l’Aube de Steve Laflamme (Montréal : Libre expression. – 2023)

« Le savoir est objectif […] et la société dans laquelle vous et moi vivons est parasitée par l'intrusion de l'opinion dans le factuel. Le monde autour de vous érige de plus en plus l'opinion au rang des faits, sans distinction entre les deux, et les plus naïfs - les moins savants - gobent ces idées, si elles en sont. C'est la revanche des cancres. » (p. 121)



L’historien autoédité vu par un libraire

Lu aussi dans Petit traité du lecteur de Shaun Bythell  (Paris : Éditions Autrement. – 2021)

« Le seul [auteur autoédité] à ne pas susciter l'effroi des libraires est l'historien régional. Chez lui, la passion n'a d'égale que l'humilité. Il entre en général dans la boutique discrètement, avec un noble sentiment d'embarras, et finit par avouer qu'il a passé plusieurs années à faire des recherches sur l'histoire d'une base de la Royal Air Force dans la région, ou sur les noms gravés des pierres tombales de tous les cimetières locaux. Il demande alors en marmonnant si, par hasard, [il n’aurait] pas la possibilité de mettre en vente deux ou trois exemplaires de son livre […]. Voilà quelqu'un qui s'est engagé dans un dur labeur, a fait de longues recherches et publié un matériau dont les générations futures lui seront reconnaissantes. Il s'est parfois entretenu avec des personnes aujourd'hui décédées dont il a enregistré les propos : sans ses efforts, des informations historiques de première main seraient perdues. Et ce n'est pas tout : ce sont des livres qui se vendent. Pas en bien grand nombre, évidemment, mais un tirage de cinq cents exemplaires… » (pp. 74-75) 

L’auteur autoédité vu par un libraire

Lu dans Petit traité du lecteur de Shaun Bythell  (Paris : Éditions Autrement. – 2021)

« Mais, si l'autoédition a ouvert la voie à certaines des personnalités les plus respectées de la littérature, elle a également ouvert les vannes à quantité de nabots littéraires dont beaucoup, ne disposant pas du service marketing, de la machinerie promotionnelle et des réseaux de distribution d'un grand éditeur, n'ont d'autre choix que de jouer eux-mêmes tous ces rôles. Ils se croient donc en devoir de faire le tour des librairies et d'excéder les libraires, qui n'ont pas la moindre intention de vendre leur livre mais finissent par accepter, bien à contrecœur, d'en prendre à tout hasard trois exemplaires, dans le seul but de voir enfin ce fâcheux sortir de leur boutique. C'est une guerre d'usure dans laquelle l'auteur, injustement armé d'une grande abondance de temps et de la sombre détermination des retraités, est capable de se frayer un chemin en un éclair à travers votre ligne Maginot. » (p. 71)