Les sortes d’écrivains

Lu aussi dans Adios Hemingway de Leonardo Padura (Paris : Éditions Métaillé, 2005) :


« Souviens-toi qu’il existe beaucoup de sortes d’écrivains. Il se mit à compter en se servant de tous les doigts qu’il put : les bons écrivains et les mauvais écrivains, les écrivains qui ont de la dignité et ceux qui n’en ont pas, les écrivains qui écrivent et ceux qui prétendent écrire, les écrivains fils de pute et ceux qui sont des personnes décentes…. » (p. 178)

Le rôle du point-virgule

Lu aussi dans La chaleur des mammifères de Biz (Montréal : Leméac, 2017) :


« Destiné à unir deux propositions ayant un lien entre elles, le point-virgule ajoute de la nuance et du rythme à la narration. Utilisé. Savamment, le point-virgule prépare une chute inattendue et devient un marqueur de cynisme. Michel Houellebecq l’utilise abondamment. En cent ans, soit depuis la parution de Du côté de chez Swann en 1913, j’avais calculé une baisse d’occurrences de 86% du point-virgule dans la littérature française. Malheureusement, le point-virgule est menacé par la mode des phrases courtes, Paradoxalement, c’est la brièveté du texte qui a redonné une seconde vie au point-virgule. Accolé à la parenthèse, il devient un clin d’œil qui indique au lecteur que la phrase doit être lue au second degré. » (p. 80)

La bonne odeur du vieux papier


Lu aussi dans Adios Hemingway de Leonardo Padura (Paris : Éditions Métaillé, 2005) :


« Le directeur fit deux voyages et sur le long bureau en demi-cercle au fond de la bibliothèque s’entassèrent deux montagnes de papiers rangés dans des chemises en carton et des enveloppes en papier kraft. Le Conde huma la bonne odeur du vieux papier. » (p. 144)

Les phrases courtes, les adverbes et les adjectifs


Lu aussi dans La chaleur des mammifères de Biz (Montréal : Leméac, 2017) :


« Faites des phrases courtes. Évitez les adverbes. Apprenez à ponctuer. Et rappelez-vous ce mot de Quintilien : ‘’Une phrase trop chargée d’adjectifs est comme une armée où chaque soldat serait accompagné de son valet de chambre’’. » (p. 32)

Réécrire de vieilles choses


Lu aussi dans Adios Hemingway de Leonardo Padura (Paris : Éditions Métaillé, 2005) :


« Il faut que j’invente des histoires mais je n’y arrive plus. J’ai toujours eu un sac rempli de bonnes histoires mais à présent mon sac est vide. Je réécris des vieilles choses parce que je n’ai pas d’autres idées. Je suis fichu, vraiment fichu. Je croyais que c’était différent de vieillir. » (p. 116)

Le double constat d’échec des apprenants et des maîtres


Lu dans La chaleur des mammifères de Biz (Montréal : Leméac, 2017) :


« Corriger, c’est le supplice de n’importe quel prof. Essentiellement parce qu’en évaluant l’apprentissage de ses élèves, l’enseignant mesure sa propre capacité à transmettre le savoir. Le résultat renvoie presque toujours au double constat d’échec des apprenants et des maîtres. » (p. 13)

Le temps pour écrire


Lu aussi dans Adios Hemingway de Leonardo Padura (Paris : Éditions Métaillé, 2005) :


« … parler de littérature, c’est perdre son temps, et il vaut beaucoup mieux être seul, parce que c’est ainsi que l’on doit travailler et parce que le temps pour écrire est de plus en plus court et que si on le gâche, on sent que l’on a commis un péché pour lequel il n’existe aucun pardon. » (p. 94)