De quoi dépend la vérité


Lu dans Chine, retiens ton souffle  de Qiu Xiaolong (Paris : Éditions Liana Levi. – 2018) 

« Après tout, toute vérité dépend de l’interprétation qu’on lui donne et du point de vue d’où on la considère. » (p. 217)

Les éditeurs

Lu aussi dans La vie secrète des écrivains  de Guillaume Musso (Paris : Calmann-Lévy. – 2019) 

« Les éditeurs sont des gens qui voudraient que tu sois reconnaissant quand ils te disent en deux phrases ce qu’ils pensent de ton livre, alors que tu as trimé deux ans pour le faire tenir debout. Des gens qui déjeunent jusqu’à 15 heures dans les restos de Midtown ou de Saint-Germain-des-Prés pendant que tu te brûles les yeux devant ton écran, mais qui t’appellent tous les jours si tu tardes à signer leur contrat. Des gens qui aimeraient être Max Perkins ou Gordon Lish, mais qui ne seront jamais qu’eux-mêmes : des gestionnaires de la littérature qui lisent tes textes à travers le prisme d’un tableau Excel. Des gens pour qui tu ne travailles jamais assez vite, qui t’infantilisent, qui savent toujours mieux que toi ce que veulent lire les gens ou ce qui est un bon titre ou une bonne couverture. Des gens qui, une fois que tu auras connu le succès – souvent malgré eux –, raconteront partout qu’ils t’ont ‘’ fabriqué’’ » (p. 251-252)

Le boulot de romancier


Lu aussi dans La vie secrète des écrivains  de Guillaume Musso (Paris : Calmann-Lévy. – 2019) 

« Romancier, ce n’est pas un boulot à mi-temps. Si tu es romancier, tu l’es vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Tu n’as jamais de vacances. Tu es toujours sur le qui-vive, toujours à l’affût d’une idée qui passe, d’une expression, d’un trait de caractère qui pourrait nourrir un personnage. » (p. 162)


Le boulot d’écrire

Lu aussi dans La vie secrète des écrivains  de Guillaume Musso (Paris : Calmann-Lévy. – 2019) 

« ... ce n’est pas un boulot pour les gens sains d’esprit. C’est un boulot pour les schizophrènes. Une activité qui requiert une dissociation mentale destructrice : pour écrire, tu dois être à la fois dans le monde et hors du monde. » (p. 161)

Un roman, c’est de l’émotion

Lu aussi dans La vie secrète des écrivains  de Guillaume Musso (Paris : Calmann-Lévy. – 2019) 

« Un roman, c’est de l’émotion, pas de l’intellect. Mais pour faire naître des émotions, il faut d’abord les vivre. Il faut que tu ressentes physiquement les émotions de tes personnages. De tous tes personnages : les héros comme les salauds. » (p. 161)


C’est ça, écrire

Lu aussi dans La vie secrète des écrivains  de Guillaume Musso (Paris : Calmann-Lévy. – 2019) 

« L’essentiel, c’est la sève qui irrigue ton histoire. Celle qui doit te posséder et te parcourir comme un courant électrique. Celle qui doit te brûler les veines pour que tu ne puisses plus faire autrement que d’aller au bout de ton roman comme si ta vie en dépendait. C’est ça, écrire. C’est ça qui fera que ton lecteur sera captif, immergé, et qu’il perdra ses repères pour se laisser engloutir comme tu l’as été toi-même. » (p. 160)

L’existence d’un écrivain


Lu dans La vie secrète des écrivains  de Guillaume Musso (Paris : Calmann-Lévy. – 2019)

 « … l’existence d’un écrivain est le truc le moins glamour du monde [...]. Tu mènes une vie de zombie, solitaire et coupée des autres. Tu restes toute la journée en pyjama à t’abîmer les yeux devant un écran en bouffant de la pizza froide et en parlant à des personnages imaginaires qui finissent par te rendre fou. Tu passes tes nuits à suer sang et eau pour torcher une phrase que les trois quarts de tes maigres lecteurs ne remarqueront même pas. C’est ça, être écrivain. » (pp. 57-58)

L’imposture démocratique de l’Espagne au lendemain de la mort de Franco

Lu dans L'imposteur de Javier Cercas (Arles - Actes sud, 2015)

« Marco a réinventé sa vie à un moment où le pays entier était en train de se réinventer. C'est ce qui s'est passé pendant la transition de la dictature à la démocratie en Espagne. À la mort de Franco, presque tout le monde s'est mis à se construire un passé pour s'intégrer au présent et préparer l'avenir. Les politiciens l'ont fait, les intellectuels et les journalistes de premier, deuxième et troisième ordre l'ont fait, mais aussi le commun des mortels ; les militants de tout comme les militants de gauche l'ont fait, les uns autant que les autres désireux de montrer qu'ils étaient démocrates depuis toujours et que, pendant le franquisme, ils été des opposants clandestins, des officiels maudits, résistants silencieux ou des antifranquistes en sommeil ou actifs. Tout le monde n'a pas menti avec la même science, la même effronterie, la même insistance, bien sûr, et rares furent ceux qui réussirent à s'inventer entièrement une identité nouvelle ; la majorité s'est contentée de maquiller ou d'embellir son passé (ou de finalement lever le sur une intimité pudiquement ou opportunément cachée jusqu'alors). Quoi qu'il en soit, tout le monde l'a fait tranquillement, sans embarras moral ou sans trop d'embarras moral, sachant que tout le monde en faisait autant et par conséquent tout le monde l'acceptait ou le tolérait et que personne n'avait intérêt à faire des révélations sur le passé de qui que ce soit parce que tout le monde avait des choses à cacher : au milieu des années 1970, de fait, le pays entier portait sur ses épaules quarante années de dictature à laquelle personne n'avait dit Non et à laquelle presque tout le monde avait dit Oui, avec laquelle presque tout le monde avait collaboré de gré ou de force et durant laquelle presque tout le monde avait prospéré, une réalité qu'on a essayé de cacher ou de maquiller ou d'embellir, tout comme Marco avait embelli ou maquillé .ou caché la sienne, en inventant un passé individuel et collectif fictif, un passé noble et héroïque pendant lequel très peu d'Espagnols avaient été franquistes, un passé pendant lequel avaient été résistants ou dissidents antifranquistes précisément tous ceux qui n'avaient pas levé le petit doigt contre le franquisme ou qui avaient travaillé avec lui, main dans la main. »

La vie, un roman


Lu aussi dans L’Énigme de la chambre 622  de Joël Dicker (Paris : Éditions de Fallois. – 2020) 

« La vie est un roman dont on sait déjà comment il se termine : à la fin le héros meurt. Le plus important n’est donc pas comment notre histoire s’achève, mais comment nous en remplissons les pages. Car la vie, comme un roman, doit être une aventure. Et les aventures, ce sont les vacances de la vie.» (p. 569)

Le paradis


Lu aussi dans L’Énigme de la chambre 622  de Joël Dicker (Paris : Éditions de Fallois. – 2020) 

« … le paradis, c’était d’un ennui mortel à la longue. Si Ève avait fini par la bouffer cette pomme, c’était parce qu’elle cherchait une bonne excuse pour ficher le camp ! » (p. 496)

Le musée des grands écrivains


Lu aussi dans L’Énigme de la chambre 622  de Joël Dicker (Paris : Éditions de Fallois. – 2020)

« ‘’ Vous savez ce qu’est un grand écrivain ? ’’ C’est un peintre justement. Dans le musée des grands écrivains, dont tous les libraires possèdent la clé, des milliers de toiles vous attendent. Si vous y entrez une fois, vous deviendrez un habitué.  » (p. 285)


Un grand roman


Lu aussi dans L’Énigme de la chambre 622  de Joël Dicker (Paris : Éditions de Fallois. – 2020) 

« … un « grand roman », c’est un tableau. Un monde qui s’offre au lecteur qui va se laisser happer par cette immense illusion faite de coup de pinceau. Le tableau montre de la pluie : on se sent mouillé. Un paysage glacial et enneigé ? On se surprend à frissonner. » (p. 285)

L’écrivain et ses personnages


Lu aussi dans L’Énigme de la chambre 622  de Joël Dicker (Paris : Éditions de Fallois. – 2020)

« … quand je vis l’histoire, je suis complètement happé. C’est comme si j’étais moi-même à l’intérieur du roman, dans le décor. Et il y a tous ces personnages autour de moi…  » (p. 284)

Le succès d’un livre


Lu aussi dans L’Énigme de la chambre 622  de Joël Dicker (Paris : Éditions de Fallois. – 2020) 

« Le succès d’un livre […] ne se qualifie pas au nombre d’exemplaires vendus, mais au bonheur et au plaisir que l’on a pu éprouver à l’éditer. » (p. 178)

Pour qu’un roman existe


Lu aussi dans L’Énigme de la chambre 622  de Joël Dicker (Paris : Éditions de Fallois. – 2020)

« … pour qu’un roman existe, il doit repousser un peu les murs de la rationalité, se défaire de la réalité et surtout créer un enjeu où il n’y en a pas  » (p. 29)

La maladie des écrivains

Lu dans L’Énigme de la chambre 622  de Joël Dicker (Paris : Éditions de Fallois. – 2020)

« Les gens considèrent souvent que l’écriture d’un roman commence par une idée. Alors qu’un roman commence avant tout par une envie : celle d’écrire. Une envie qui vous prend et que rien ne peut empêcher, une envie qui vous détourne de tout. Ce désir perpétuel d’écrire, j’appelle ça la maladie des écrivains. Vous pouvez avoir la meilleure des intrigues de roman, si vous n’avez pas envie de l’écrire, vous n’en feriez rien. » (p. 27)

La sacralisation d’un texte

 

Lu dans La distinction, critique sociale du jugement  de Pierre Bourdieu (Paris : Éditions de Minuit. – 1979) 

« La définition de l’art est un enjeu de lutte entre les classes et si tel texte est sacralisé et offert à l’étude, c’est parce qu’à travers lui le groupe dominant prescrit sa vision du monde à l’ensemble social. Il y a de la violence au fondement de toute valorisation. » (p. 50)

Les belles journées et la réalité du monde


 
Lu aussi dans La trilogie Fabio Montale – Total Khéops de Jean-Claude Izzo (Paris : Gallimard. – 2006)

« Les belles journées n’existent qu’au petit matin. […] Les aubes ne sont que l’illusion de la beauté du monde. Quand le monde ouvre les yeux, la réalité repends ses droits. » (pp. 154-155)




Plus que des souvenirs


 
Lu aussi dans La trilogie Fabio Montale – Total Khéops de Jean-Claude Izzo (Paris : Gallimard. – 2006)

« Mais ils n’avaient plus le temps. Ou plutôt, le temps les avait dépassés. L’avenir était derrière eux. Devant, il n’y avait plus que les souvenirs  » (p. 65)




Le polar, genre littéraire



Lu dans La trilogie Fabio Montale – Total Khéops de Jean-Claude Izzo (Paris : Gallimard. – 2006) 

Le polar est « … un des rares genres littéraires actuels à évoquer la vie, le quotidien, à broder des intrigues imaginaires de morceaux de réel, avec ce qu’il peut avoir de douloureux et de sordide. (Nadia Dhoukar – Jean-Claude Izzo Trajectoire d’un homme) » (p. 24)

La destination des mots



Lu aussi dans Le mystère Henri Pick de David Foenkinos (Paris : Gallimard. – 2016) 

« Comment croire ceux qui disent écrire pour eux ? Les mots ont toujours une destination, aspirent à un autre regard. Écrire pour soi serait comme faire sa valise pour ne pas partir. » (p. 158)

Lire est une excitation totalement égotique

Lu aussi dans Le mystère Henri Pick de David Foenkinos (Paris : Gallimard. – 2016)
 
« Les lecteurs se retrouvent toujours d’une manière ou d’une autre dans un livre. Lire est une excitation totalement égotique. On cherche inconsciemment ce qui nous parle. Les auteurs peuvent écrire les histoires les plus farfelues ou les plus improbables, il se trouvera toujours des lecteurs pour leur dire : ‘’ C’est incroyable, vous avez écrit ma vie ! ‘’ » (p. 88)

Permettre à l’indifférence de se matérialiser


Lu aussi dans Le mystère Henri Pick de David Foenkinos (Paris : Gallimard. – 2016) 

« On croit que le Graal est la publication. Tant de personnes écrivent avec ce rêve d’y parvenir un jour, mais il y a pire violence que la douleur de ne pas être publié : l’être dans l’anonymat le plus complet. Au bout de quelques jours, on ne trouve plus votre livre nulle part, et on se retrouve d’une manière un peu pathétique à errer d’une librairie à l’autre, à la recherche d’une preuve que tout cela a existé. Publier un roman qui ne rencontre pas son public, c’est permettre à l’indifférence de se matérialiser  » (p. 37)



Être critique littéraire


 
Lu aussi dans Le mystère Henri Pick de David Foenkinos (Paris : Gallimard. – 2016)

« Je pourrais être un psychopathe. Après tout, j’ai été critique littéraire pendant quelques années. » (p. 217)




Les écrivains sont dingues



Lu dans Le mystère Henri Pick de David Foenkinos (Paris : Gallimard. – 2016) 

« Les écrivains sont dingues, tout le monde le sait. Et ceux qui ne sont pas publiés, ça doit être encore pire. » (p. 20)

La condition ouvrière


Lu aussi À la ligne de Joseph Ponthus (Paris : La table ronde. – 2019)
 
« L’autre jours à la pause j’entends une ouvrière dire à un de ses collègues‘’Tu te rends compte aujourd’hui c’est tellement speed que j’ai même pas le temps de chanter’’Je crois que c’est une des phrases les plus belles les plus vraies et les plus dures qui jamais été dites sur la condition ouvrière. Ces moments où c’est tellement indicible que l’on n’a même pas le temps de chanterJuste voir la chaîne qui avance sans fin l’angoisse qui monte l’inéluctable de la machine et devoir continuer coûte que coûte la production alors queMême pas le temps de chanterEt diable qu’il y a de jours sans » (p. 193)

La différence entre un ouvrier et un intellectuel



Lu aussi À la ligne de Joseph Ponthus (Paris : La table ronde. – 2019)

« C’est quoi la différence entre un ouvrier et un intellectuel
L’ouvrier se lave les mains avant d’aller pisser
L’intellectuel après » (p. 146)

L’usine, un rapport au temps qui passe

Lu dans À la ligne de Joseph Ponthus (Paris : La table ronde. – 2019)

« L’usine est
Plus que toute autre chose
Un rapport au temps
Le temps qui passe
Qui ne passe pas
Éviter de trop regarder l’horloge
Rien ne change des journées précédentes » (p. 145)

On ne naît pas méchant ou fou, on le devient


Lu aussi dans Suiza de Bénédicte Belpois (Paris : Gallimard. – 2019)
 
« - Si Dieu existait vraiment, Josefina, les hommes seraient peut-être moins mauvais, le monde plus serein.
- L’Homme est capable de tous les vices, de tous les compromis, de toutes les erreurs, et Dieu n’y est pour rien. Parce que l’Homme est fragile. Je cherche toujours des excuses aux coupables : on ne naît pas méchant ou fou, on le devient. » (p. 195)


Une dent contre Dieu



Lu dans Suiza de Bénédicte Belpois (Paris : Gallimard. – 2019)

« Je sais bien que Dieu n’y est plus dans cette vieille bâtisse lézardée et qu’Il ne vient pas s’ennuyer au village, Il est à Santiago ou Astorga, c’est bien plus joli. Il ne vient que si on l’appelle, je suppose. Moi je ne l’appelle plus, ça fait longtemps. J’ai une dent contre lui. » (p. 193)

Un héros



 
Lu aussi dans San Perdido de David Zukerman (Paris : Calmann-Lévy. – 2019)

« Qu’est-ce qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour le rêve de tout un peuple ? » (pp. 9-10)



La mauvaise odeur des riches


Lu dans San Perdido de David Zukerman (Paris : Calmann-Lévy. – 2019) 

« Devant eux, s’étend la décharge publique qui coupe San Perdido en deux, comme une plaie humide et purulente. On dit que les pauvres l’ont placée là pour ne pas sentir la mauvaise odeur des riches qui vivent au-dessus d’eux. » (p. 8)

La flamme d’un écrivain


Lu aussi dans L’ours est un écrivain comme les autres de Alain Kokor (Paris, Futuropolis, 2020) :

 

« Ce qu’entreprend un écrivain se résume toujours au crépitement d’une flamme. La mienne allait s’éteindre. » (p. 56)

Là où vit un artiste

Lu aussi dans L’ours est un écrivain comme les autres de Alain Kokor (Paris, Futuropolis, 2020) :

« Vous êtes un artiste, vous vivez au milieu de nulle part » (William Kotzwinkle)

Les auteurs en tournée


Lu aussi dans L’ours est un écrivain comme les autres de Alain Kokor (Paris, Futuropolis, 2020) :

 

« Les auteurs en tournée sont des adultes en couches-culottes. » (William Kotzwinkle)

Ce que peut ressentir un auteur

Lu aussi dans L’ours est un écrivain comme les autres de Alain Kokor (Paris, Futuropolis, 2020) :

« — Qu’est-ce que ressent un auteur dont le roman va être adapté au cinéma ?
Une odeur de pop corn ! » (p. 95)

L’apparence d’un auteur

Lu dans L’ours est un écrivain comme les autres de Alain Kokor (Paris, Futuropolis, 2020) :


« — Votre apparence joue contre vous. Vous n’avez pas l’air d’un auteur.
   J’ai l’air de quoi ?
   Franchement ? Vous avez l’air d’un ours. » (William Kotzwinkle)

L’unique moyen de faire face à la présence du mal

Lu aussi dans Les impliqués de Zygmunt Miloszewski (Paris : Mirobole Éditions. – 2013)

« … son regard se posa sur une feuille de papier où il avait recopié un extrait d’une interview de Bert Hellinger  [psychothérapeute allemand], réalisée par la Gazeta Wyborcza [quotidien polonais] si sa mémoire était bonne :

’’On exige toujours de moi de maudire les coupables de toutes sortes de crimes, mais je sais que l’unique moyen de faire face à la présence du mal est d’accepte qu’ils sont humains avant tout. Ainsi, nous devons leur trouver une place dans notre cœur. Pour notre propre bien. Ça ne les libère pas de la responsabilité de leurs actes. Mais si nous excluons quelqu’un, si nous lui refusions le droit d’appartenance, alors nous nous mettons à la place de Dieu, nous décidons qui doit vivre et qui doit mourir. Et cela est inouï.’’ » (p. 470)

Encore une description d’un archiviste

Lu aussi dans Les impliqués de Zygmunt Miloszewski (Paris : Mirobole Éditions. – 2013)

« Il était très grand, maigre au-delà du raisonnable, voûté, avait des jambes et des mains trop longues et, de surcroît, était légèrement boutonneux et rasé de près. Il portait des vêtements passés de mode, tel un héros de ces films pour la jeunesse tournés en Allemagne de l’Est dans les années soixante-dix. Des tennis, un pantalon brun d’un tissu indéfinissable, une chemise verdâtre à manches courtes et des bretelles. Szacki ne soupçonnait pas que ce style « old school » avait coûté à Podolski une bonne partie de son salaire d’archiviste. » (p. 362)

Des éléments de la culture populaire en devenir

Lu dans Les impliqués de Zygmunt Miloszewski (Paris : Mirobole Éditions. – 2013)

« Il était plutôt fier d’avoir participé à toutes les étapes du progrès dans ce domaine [jeux électroniques] : depuis le ZX Spectrum et les Atari, où l’on chargeait les jeux à partir d’une cassette audio, en passant par les C64 et la Amiga avec leurs disquettes, jusqu’aux premiers PC aux écrans verdâtres et monochromes, pour finir avec les machines actuelles qui étaient capables, en temps réel et avec des millions de couleurs, de déployer devant vous des mondes virtuels. Il en restait persuadé, ce n’était qu’une question de temps avant que ces jeux, de plus en plus perfectionnés et basés sur des intrigues toujours plus pertinentes, deviennent des éléments de la culture populaire au même titre que les films de Steven Spielberg. » (pp. 83-84)

Les contrats gouvernementaux en informatique : « down the drain »

Lu dans Tuer pour régner de Jean-Pierre Gagné (Rimouski : Éditions du Tullinois. – 2019)

« La sécurité informatique dans les hôpitaux, c’est de la bullshit mon gars. Et les contribuables paient une fortune pour ça. Tout le monde s’est dardé sur les ingénieurs en pensant que ça allait régler les problèmes de corruption au Québec. C’est de la folie. Les politiciens devraient jeter un coup d’œil du côté des firmes informatiques. Quand tu paies pour un pont, même s’il coûte deux fois plus cher que prévu, au moins, tu as un pont crisse ! En informatique, c’est l’arnaque totale. Parce que, au bout du compte, pour beaucoup de contrats gouvernementaux, tu n’as rien en fin de compte. Et en plus, toute le gang d’innocents qui négocie pour le gouvernement, ils ne comprennent rien lorsqu’ils parlent avec les compagnies. Mais ça paraît mal de l’admettre; alors ils sourient, posent quelques questions et signent en bas de la feuille. Et hop ! deux ou trois cents millions down the drain ! C’est comme ça que ça marche ! » (p. 165)

La frappe défectueuse d’une machine à écrire

Lu dans L’enquête de Juan José Saer (Paris : Le Tripode. – 2019)

« Le seul indice matériel en leur possession est le corps de caractères, assez grand, de la machine à écrire […] en bon état de marche […] mais assez usée, car, dès les premières lignes du texte, certaines touches mal calibrées frappent légèrement au-dessus de la ligne imaginaire où elles vont s’inscrire, et que dans certaines parties du texte, à cause du ruban bicolore, beaucoup de lettres sont noires dans leur partie supérieure et, en raison de la frappe défectueuse, d’un rouge déteint à leur base » (p. 59)

L’impact des choix et des décisions à l’échelle de notre vie

Lu dans Quand j’étais Théodore Seaborn de Martin Michaud (Montréal : Éditions Goélette. – 2015)

« … nous exerçons chaque jour une multitude de choix sans nous douter de leur résonance à l’échelle de notre vie, sans même nous en rendre compte qu’ils mettent en mouvement des forces qui fluctuent dans un futur non encore réalisé. […] … chacune de nos décisions ouvre un monde de possibilités et en ferment d’autres, […] chaque choix a une influence sur notre trajectoire. » (p. 415)

Un roman : réalité ou fiction ?


Lu dans Sous la surface de Martin Michaud (Montréal : Éditions Coup d’œil. – 2015)

« … qu’est-ce que la vérité ? Allez donc savoir quelle est la part de réalité et de fiction dans un roman. » (p. 403)

Une politique d’archivage des dossiers

Lu dans Je me souviens de Martin Michaud (Montréal : Éditions Coup d’œil. – 2014)

« Avant d’accoucher […], ma femme était parajuriste. Au bureau où elle travaillait, il existait une politique selon laquelle chaque avocat devait revoir périodiquement ses dossiers archivés et décider de ce qu’il voulait conserver. J’imagine que chaque grand cabinet en a une semblable, parce que le pied carré pour garder du vieux papier commence à coûter drôlement cher. Les documents périmés sont détruits, d’autres sont transférés sur des supports numériques pour sauver de l’espace et assurer leur préservation. Chaque dossier archivé est revu périodiquement par l’avocat en charge » (p. 413)

Survivre à la morosité des hivers québécois

Lu dans Il ne faut pas parler dans l’ascenseur de Martin Michaud (Montréal : Les éditions Goélette – 2019)

« Un homme normalement constitué pouvait-il survivre toute sa vie à la morosité des hivers québécois ? On questionnait le génome et les cellules souches à grands coups de milliards. Mais quelqu’un s’était-il seulement arrêté à penser que la grisaille provoquait peut-être les cancers ? La grisaille et la solitude. » (p. 242)

Les caractéristiques du Sud

Lu dans J’ai tué Kennedy de Manuel Váquez Montalbán (Paris : Christian Bourgeois (Points). – 1994)

« Le Sud se caractérise presque partout par la moindre-value objective de sa population. Le Sud est toujours une référence géographique relative, parce que le Sud est toujours le Nord d’un autre Sud. Mais quel que soit le Sud, […] il est toujours humainement dégradé par rapport à son Nord de référence. » (p. 30)

Deux sortes de vérités

Lu dans Une vérité à deux visages de Michael Connelly (Paris : Calmann Levy. – 2019)


« … il est deux sortes de vérités dans ce monde. Celle qui, inaltérable, fonde et la vie et la mission de l’individu, et l’autre qui, entièrement malléable, sert aux politiciens, charlatans, avocats ripoux et leurs clients pour atteindre le but visé, quel qu’il soit. » (p. 140)

Les différences entre les hommes


 
Lu aussi dans Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris de David Zaoui (Paris : JCLattès, 2019)
 
« Les différences entre les hommes ne sont pas toujours liées à l’éducation qu’ils ont reçue, ni même à leur caractère. C’est ainsi. Tout ne s’explique pas. Il faut juste se faire une raison et composer avec. » (p. 150)





Gagner ou perdre



Lu dans Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris de David Zaoui (Paris : JCLattès, 2019)

« … lorsqu’on gagne, c’est parfois arbitraire, et […] lorsqu’on perd, c’est souvent injuste. » (p. 138)