La sérénité du Vieux-Québec

Lu dans La Grande Débandade  de Pierre Tourangeau (Montréal : Québec Amérique. – 2022)


«
Dès que je franchis les murs de la vieille ville, je suis assailli comme chaque fois par sa beauté, par ce macramé de camaïeu gris et noir à peine égratigné par le temps, qui sert de façade à une improbable nation. On y marche et on y vit à l'abri des tempêtes comme dans un havre que le vent n'ébranle pas, une tanière qui nous garde au chaud alors même que tout autour n'est que bourrasques et froidure. Québec est un refuge, un fort où la question de l'identité ne se posera jamais, elle est notre identité, peu importe ce qui restera de nous dans cent, deux cents, mille ans. Il se dégage de ses murs un calme si grand, une telle sérénité suinte de ses moellons que l'avenir n'a aucune prise sur elle. Québec est construite sur la nostalgie d'une époque qui n'a jamais existé, le deuil d'un âge où la mère patrie ne l'a pas laissée pour morte sur une terre hostile. » (p. 112)

L'historien et le romancier


Lu dans La Grande Débandade de Pierre Tourangeau (Montréal : Québec Amérique. – 2022)

« L’historien et le romancier font entre eux un échange de vérités, de fictions et de couleurs, l'un pour vivifier ce qui n'est plus, l'autre pour faire croire ce qui n'est pas. (Antoine Rivarol, Maximes et pensées, anecdotes et bons mots) » (p. 11)

Un combat à mains nues

Lu dans L’innocence et la loi de Michael Connelly (Paris : Calmann Levi. – 2021)

« […] tout avocat, de l’accusation ou de la défense, peu importe, a un sac plein d’astuces. Il n'y a rien de pur dans la loi dès qu'on entre dans un prétoire. C'est un combat à mains nues qu'il s'agit de mener et de chaque côté on se sert de tout ce qu'on peut pour assommer l'autre. » (p. 279)

Innocent ou non coupable face à la loi


Lu dans L’innocence et la loi de Michael Connelly (Paris : Calmann Levy. – 2021)

«L'innocence n'est pas un terme de droit. Ce n'est jamais l’innocence de quiconque qui est reconnue dans une cour de justice. Personne n'est jamais disculpé par le verdict d'un jury. Le système judiciaire ne peut rendre qu'un verdict de culpabilité ou de non-culpabilité. Rien d'autre, ça s'arrête là.

La loi de l'innocence reste à écrire. On ne la trouvera pas dans un Code pénal relié cuir. Jamais l'innocence de quiconque ne sera débattue dans un prétoire. Nos élus ne sauraient l'inscrire dans la loi. L'innocence est une idée abstraite qui ne s'en aligne pas moins de très près sur les lois de la nature et de la science. Dans la nature, à toute action répond une réaction. Dans la loi, à tout homme non coupable d'un crime répond un autre qui, lui, l'est quelque part dans la nature. Et pour que l'innocence de tel ou tel soit prouvée, il faut que le coupable soit découvert et montré au monde. » (p. 127-128)


Cheveux gris et oubli


Lu dans La folie des foules de Louise Penny (Montréal : Flammarion Québec. – 2021

« On n’atteint pas l’âge d’avoir du gris dans ses cheveux sans avoir dans son passé des choses qu’on préférerait oublier. Qu’on tente en vain d’oublier.  » (p. 277)


Les paroles et les écrits


Lu dans Stigmates de Richard Ste-Marie (Lévis : Alire. – 2021)

« Les paroles s’envolent  [...], les écrits restent. Mais lorsque les écrits s’envolent à leur tour, les idées ne restent même pas » (p. 106) 

Avoir l’air ridicule


Lu dans Les os de la méduse de J.L. Blanchard (Montréal : Fides. – 2022)

 

« Vaut mieux avoir, une fois l’an, l’air ridicule que de porter en tout temps une tête de nul ! » (p. 320)