Les héros qui n’en font qu’à leur tête

Lu dans Le paravent de laque (Robert Van Gulik. – Paris : Union générale d’édition, 1997) :

« Le plus difficile est d’interdire à mes héros d’en faire trop à leur tête. Certains de mes personnages s’emparent tellement de mon esprit que je suis tenté de les laisser faire des choses qui n’ont aucun rapport direct ou indirect avec l’action, ce qui ne convient évidemment pas au genre policier. » (page 237)
 
 
 
 
 
















Ce que sont les guerres

Lu dans Par-delà la pluie (Víctor del Árbol. – Arles : Actes Sud, 2019) :

« Simon ne savait qu'une chose, c'était que la guerre met la condition humaine en suspens.

Un jour, il avait essayé de l'expliquer à son petit-fils Raul, étudiant, qui parfois le soumettait à une sorte d'interview en vue d’une thèse de doctorat sur la mémoire collective: " La première chose que tu dois savoir, c'est que les guerres ne sont qu'un début. Cinq minutes après le premier coup de feu, le reste n'a plus d'importance. Soudain, des gens qui ont vécu en paix, de façon civilisée, se déchiquettent, volent, assassinent, incendient, violent. À la guerre, nous pouvons mordre, détruire, outrepasser les limites et tout sera justifié par l'existence d'un ennemi. À une seule condition, de réintégrer notre tanière quand le maître nous siffle, ayant considéré que l'incident était clos. Alors, il faut appliquer le cataplasme de la justification et de l'excuse face à nos atrocités, reconstruire ce qui a été détruit, éteindre les incendies, renvoyer les morts dans les catacombes, oublier, ou faire semblant ". » (page 265)

Les gens ne veulent plus lire

Lu dans L’autre de Marta Rojals (Arles : Actes Sud/Jacqueline Chambon, 2016)

« Les gens ne veulent plus lire, les gens regardent des séries; il faut que ça soit comme un scénario de de série, apocalyptique et trépidant. […] le futur romancier lui expliquait que le public voulait des histoires de dépassement personnel, de force intérieure, qu’il se laisserait peut être conseiller par tel ou tel camarade qui faisait des billets de dernière page dans le journal » (p. 19)

La douleur d’écrire


Lu aussi dans Les âmes grises (Trilogie de l’homme devant la guerre) de Philippe Claudel (Paris : Livre de poche, 2015)
 
« C’est douloureux écrire. Je m’en rends compte depuis des pois que je m’y suis mis. Ça fait mal à la main, et à l’âme. L’homme n’est pas fait pour ce travail, et puis à quoi ça sert ? À quoi ça me sert ? » (p. 212)