Un système d’archivage pas encore au point

Lu aussi dans Dark Secrets 2 – Le disciple (Hjorth & Rosenfeldt. – Gennevilliers, Éditions Prisma, 2014).

« Il avait d’abord pensé à tout classer dans l’ordre chronologique et à consacrer une pochette transparente à chaque jour, mais il avait finalement décidé de les classer par journal, afin de rendre accessible le fil des événements selon le point de vue de chaque publication. Mais quelque chose manquait toujours. Quelque chose clochait. La nuit, il reclassait les coupures de presse, cette fois selon la taille. D’abord les pages entières, puis les trois quarts de page et ainsi de suite. Il fut agréablement surpris de constater qu’aucun article ne faisait moins d’un quart de page.

[…]


Il était satisfait du nouveau système, cela lui convenait mieux. Il referma donc la chemise et se leva. Elle était de plus en plus épaisse. » (pp. 330-331)

Je ne veux pas être flic


Lu aussi dans Adios Hemingway de Leonardo Padura (Paris : Éditions Métaillé, 2005) :


« Pour le moment, je suis sûr de ce que je ne veux pas être. Et l’une des choses que je ne veux pas être, c’est flic : j’ai trop vu de gens se transformer en salopards alors que leur boulot c’était justement de faire chier les salopards » (p. 54)

Écrire est déjà assez difficile


Lu dans Adios Hemingway de Leonardo Padura (Paris : Éditions Métaillé, 2005) :


« … Hemingway devait être quelque part maso si l’histoire était vraie qu’il écrivait debout, sa machine Royal posée sur une étagère, car écrire […] est déjà assez difficile comme cela sans qu’il soit besoin d’en faire un défi physique en plus de mental » (p. 52)

Une bibliothèque pour favoriser le progrès des prisonniers

Lu dans Dark Secrets 2 - Le disciple (Hjorth & Rosenfeld. - Gennevilliers, Éditions Prisma, 2014) :

« Pour un centre pénitentiaire de cette taille, Lôvhaga disposait d'une Bibliothèque plutôt grande. Il y avait sans doute plusieurs raisons à cela. La durée moyenne des peines, plutôt longue. L'horreur des crimes commis. L’idée qu'il fallait stimuler le développement intellectuel des prisonniers pour favoriser leurs progrès. La croyance selon laquelle les livres et la connaissance les transformeraient en hommes meilleurs. Plus la bibliothèque était fournie, plus grand était le nombre de détenus que la direction pouvait se targuer d'éduquer, ce qui améliorait du même coup la notation l'établissement. La logique était banale : la richesse de la bibliothèque supposait une direction compétente et active.

[…]


Le catalogue de la bibliothèque était composé d'essais et de romans, mail il fallait bien chercher pour trouver une perle. » (p. 355)

Un bureau de juge encombré de papier

Lu aussi dans Le Bourreau de Gaudí, un polar de Aro Sáinz de la Maza qui se déroule à Barcelona (Arles : Actes sud, 2014) :

« Après avoir demandé à la réception où se trouvait le bureau de la juge, longé d'interminables couloirs, abandonné le livre sur un présentoir vide et monté puis descendu plusieurs volées d’escalier, il pénétra dans la salle où Alba Conte, la secrétaire de Susana Cabot, dissimulée derrière des montagnes de papiers et de dossiers de couleurs différentes, le reçut d'un air revêche.
- Vous avez quarante minutes de retard et Mme la juge est très occupée, lui reprocha-t-elle. Immédiatement après, comme si cela lui demandait un effort considérable, elle se redressa, dirigea son regard vers une pièce contiguë et dit : Suivez-moi, elle vous attend.
Milo la suivit docilement. La femme frappa à la porte et l'ouvrit.
- Madame la juge, l'inspecteur Malart vient d'arriver.
Susana était au téléphone et fit signe à Milo d'entrer et de s’asseoir. Il préféra fureter du regard à travers le bureau flambant neuf.

Sobre et fonctionnel, il était constitué de deux espaces distincts. D'un côté, une table rectangulaire croulait sous des tas de documents, très similaires à ceux qu'il avait aperçus dans l'antichambre, la plupart jaunis par le temps, attachés avec des sangles et contenant des chemises de couleur. Au-dessous, par terre, d'autres dossiers s'accumulaient, couverts d'une fine pellicule de poussière. De l'autre côté, se dressait une grande bibliothèque bourrée de livres de droit, qui s'arrêtait juste avant d'atteindre le mur pour laisser place à un énorme ficus. Et, placée en diagonale, près de trois petites ouvertures verticales, on pouvait apercevoir le bureau de la juge : vide de dossiers et de documents, il y avait juste le téléphone et un cadre en argent près de la lampe. » (pp. 33-34)

Inondés de documents de toutes sortes

Lu dans Le Bourreau de Gaudí, un polar de Aro Sáinz de la Maza qui se déroule à Barcelona (Arles : Actes sud, 2014) :

«  - […] Je vous appelle juste pour vous demander un service. J’ai besoin que vous meniez une recherche dans les archives des mineurs, vers la fin des années 1980. […] C’est très urgent, Madame Conte. Pensez-vous pouvoir faire ça pour moi?
- Absolument, inspecteur Malart, dit avec aplomb la secrétaire de la juge. Le seul problème va être de trouver les dossiers d’instruction.
- Expliquez-vous.
-Eh bien, il y a vingt ans on n’avait pas d’ordinateurs comme aujourd’hui et la plupart de ces archives n’ont pas encore été enregistrées sur un support informatique. Avec notre déménagement dans les locaux de la nouvelle Cité de la justice, je crains que les dossiers ne soient restés entassés n’importe où. Vous avez bien vu que nous sommes inondés de documents de toutes sortes.
- Malédiction, madame Conte, il est d’une importance cruciale que vous retrouviez ces documents.
- Mais je vais le faire, n’en doutez-pas, assura-t-elle. Mais ça va me prendre du temps, voilà tout.
- Et c’est juste ce que nous n’avons pas : du temps.

- Mettez-vous à ma place, ils peuvent se trouver sous une pile d’autres dossiers, mal classés ou égarés parmi des milliers de cas, et moi… » (p. 548)

Les avantages du support papier

Lu dans La nature de la bête – Armand Gamache enquête. (Louise Penny. – Montréal : Flammarion Québec, 2016.) :

«   Un truc de la vieille école ? demanda-t-il en désignant le dossier. D’avant l’informatisation ? Peut-être vaut-il mieux, en effet, conserver certains documents sur support papier. Ils sont plus faciles à gérer. Et à détruire.
[…]
– Drôle de commentaires, monsieur Gamache, fit-elle en lui souriant d’un air cordial. La plupart de nos documents sont encore sur support papier. Franchement, je préfère.

– Fahrenheit 451 ? demanda-t-il. » (p. 273)

Les archives privées supplantent les moteurs de recherche publics

Lu dans La nature de la bête – Armand Gamache enquête. (Louise Penny. – Montréal : Flammarion Québec, 2016.) :


« Dans les moteurs de recherche publics comme Google, on trouve pas mal d’information, toujours les mêmes. Mais c’est dans les archives privées que ça devient intéressant » (p. 169)

Notes de lecture : Contrats pharamineux et corruption


Lu dans Le sang des cailloux de Pierre Laflamme – Granby : Pierre Laflamme Romans, 2015) :


« – Je savais qu’il y avait un coup fourré quelque part. Comment une entreprise en génie réussit-elle à se hisser parmi les grands ? L’équation n’était pas difficile à résoudre. Il n’y a que les imbéciles pour croire que ces contrats de milliards de dollars tombent du ciel. Que les contrats sont accordés au ‘’ meilleur soumissionnaire ’’ ! » (pp. 365-366)

La lourde empreinte d’une machine à écrire

Lu dans La nature de la bête – Armand Gamache enquête. (Louise Penny. – Montréal : Flammarion Québec, 2016.) :


« La police de caractères était irrégulière, sans l’aspect lisse des textes produits par ordinateur. On reconnaissait plutôt la lourde empreinte d’une machine à écrire » (p. 23)

Une salle d’archives peu fréquentée

Lu dans Vaticanum de J.R. dos Santos – Paris : Éditions Hervé Chopin, 2017) :


« Ils entrèrent dans une salle à l’aspect vétuste, dont les murs étaient dissimulés par des armoires grises, avec des tiroirs du sol au plafond. Il y avait de la poussière partout et dans l’air planait une odeur de renfermé; cela devait faire très longtemps que personne n’était entré. Le style des armoires semblait plutôt ancien, sans doute des années cinquante, et sous la poignée de chaque tiroir, une étiquette dactylographiée, en papier, identifiait les dossiers » (p. 294)

Une ambition assouvie, maîtriser le fonctionnement d’un numériseur

Lu dans Barcelona ! (Grégoire Polet. - Paris: Gallimard, 2015)

« - Bonjour mon neveu. Et comment ça va au Diari?

- Admirablement, tio, je me sens d’une utilité stupéfiante. On m’a confié la numérisation des archives. Magnifique. Mon ambition est assouvie. J’ai appris comment fonctionne un scanner. » (p. 126)

Des piles de livres comme une architecture de Gaudí

Lu dans Barcelona ! (Grégoire Polet. - Paris: Gallimard, 2015) :

« Gavilán, le libraire chauve avec des sourcils de grand duc, seul comme d’habitude, seul comme il aime être, observe sa cigarette en équilibre sur le cendrier, et qui commence à vaciller, à mesure que le bout se consume, seul, lentement, et diminue le poids d’un des deux côtés, en le transformant en cendre légère et grise.
[…]

Autour de lui, sa librairie. Comme le vieux cadre autour d’un portrait. Petite bouquinerie, livres anciens et d’occasion, grimpant aux murs comme du lierre, formant sur les tables des piles irrégulières et obliques comme une architecture de Gaudí. » (p. 121)

Ce qui compte pour un roman


Lu dans Blanc comme neige de François Barcelo (Montréal noir – Montréal, No de série, 2017) :


« Avec un thème, ce qui compte, ce n’est pas ce qu’il doit, mais ce qu’on en fait. C’est comme un roman : on se fiche de l’histoire, on veut juste savoir comment elle est racontée. » (p. 82)

Une montagne de paperasse à lire

Lu dans Lee Child, La cause était belle – Une aventure de Jack Reacher (Paris : Calmann-Lévy, 2014) :

« Les anciens dossiers devaient se trouver au poste de police ou dans un débarras du comté et dans un cas comme dans l’autre, les bureaux fermaient à la même heure : 17 heures. Il avait une heure. Pas plus. Rien qu’y accéder pourrait lui en prendre une demie et il y avait probablement une montagne de paperasse, ce qui lui prendrait beaucoup plus que la deuxième demi-heure s’il voulait la lire. » (p. 227)

Des volumes anciens d’une valeur inestimable

Lu dans Le secret de Christophe Colomb de José Rodrigues dos Santos publié à Paris en 2015 aux Éditions Hervé Chopin.

« - L’ascenseur s’ouvrit au troisième étage de la Bibliothèque nationale de Lisbonne, sur un hall désert et maussade. Un éclairage diffus drapait les murs nus des couloirs vides, avant d’être absorbé par la lumière vive qui se répandait par de larges fenêtres. Les pas de Tomás résonnèrent sur le sol en marbre poli lorsqu’il traversa l’espace vide et poussa les portes vitrées de la salle de lecture.

Un mur de fenêtres plongeait la pièce dans un bain de lumière. Les cloisons internes étaient couvertes d’étagères chargées de catalogues et de vieux livres de toutes sortes, des volumes d’une valeur inestimable posés côte à côte, exposant leurs dos de toile reliées. Voutées sur les tables alignées en rangées, plusieurs personnes examinaient des manuscrits anciens, ici un parchemin usé, là un livre enluminé, des trésors fatigués auxquels seuls les universitaires avaient accès. » (p. 319)

L’historien et ses vieux documents


Lu dans Hervé Gagnon, Veni Satanas : dans Crimes à la bibliothèque– Nouvelles (Montréal : Druide, 2015, p. 154.


« L’homme était le prototype même de l’historien : la cinquantaine chauve, la barbe poivre et sel, les lunettes sur le bout du nez, la peau blême, l’œil cerné, le vêtement fripé et l’apparence aussi poussiéreuse que les documents qu’il dépouillait ».

Les pages des livres qui ne tournent jamais au vent

Lu dans Hors saison (Max Férandon. – Québec : Alto, 2017) :


« Depuis toujours, il aimait bien lire les pierre tombales. C’étaient pour lui les livres dont les pages ne tournaient pas au vent. Ces inscriptions si brèves, si pleines de vérité le saisissaient chaque fois. » (p. 87)

L’antinationalisme

Lu dans Le quatrième mur. (Sorj Chalandon / Éric Corbeyran / Horne Perreard. – Paris : Hachette (Marabout), 2016) :


« L’antinationalisme, c’est le luxe de l’homme qui a une nation. » (p.25)

Un fourre-tout poussiéreux

Lu dans Sourde rancœur (André Bruneau. – Lanoraie : Éditions de l’Apothéose, 2016) :


« Autant le laboratoire était d’une propreté exemplaire, autant le bureau de Derome était un fourre-tout poussiéreux. Un mur était couvert de diplôme. Des livres et des magazines étaient disposés pêle-mêle sur une table de travail. Un canapé de cuir brun, patiné par les ans, disparaissait sous les piles de dossiers et de revues médicales. Comment pouvait-il se retrouver dans un tel fouillis ? » (p. 92)

Les raisons d’être de sa vie

Lu dans Sourde rancœur (André Bruneau. – Lanoraie : Éditions de l’Apothéose, 2016) :


« Cela ne l’empêchait pas d’être miné de l’intérieur, de ressentir une angoisse permanente et de se questionner sur les raisons d’être de sa vie. » (p. 8)

Les limites de notre liberté

Lu dans Apportez-moi la tête de Lara Crevier (Laurent Chabin. – Montréal : Libre Expression, 2014) :


« Comment peut-on se prétendre libre alors qu’avant même notre naissance nous sommes déjà programmés par des kilomètres d’ADN en tire-bouchon, alors que nous sommes limités par nos membres et nos poumons et ne pouvons ni voler dans les airs ni nager plus de trois minutes sous l’eau, alors que nous ne pouvons ni entrer nus dans une banque ni faire l’amour dans la rue en plein midi? Comment osons-nous nous croire libres alors que nous rampons sur la terre, engoncés comme des forçats dans des uniformes marqués de la griffe des maîtres? Nous sommes moins libres qu’un singe dans sa forêt, moins libres qu’un serpent dans le désert, moins libres que le dernier des chiens de rue. » (p.234)

De l’utilité de l’ordinateur en 1992

Lu dans Numéro zéro de Umberto Eco (Paris : Grasset, 2015)


« C’est comme l’histoire de l’ordinateur. Ici, le Commandeur nous a permis d’en avoir chacun un, et ils sont pratiques pour écrire ou archiver des données. Même si je suis vieux jeu et ne sait jamais sur quelle touche appuyer. Mais la plupart de nos lecteurs sont comme moi, et ils n’en ont pas besoin parce qu’ils n’ont pas de données à archiver. Ne suscitons pas de complexes d’infériorité dans le public. » (p. 99)

Similitude du monde politique et du monde littéraire

Lu dans La peur des bêtes (Enrique Serna. – Paris : Phébus, 2006) :


« Il n’y a pas de grande différence entre le monde politique et le monde littéraire. Dans ces deux mondes tu ne trouveras que deux sortes d’hommes : les corrupteurs et les corrompus » (Balzac)  » (p. 292)

Les écrivains et la vie


Lu dans Apportez-moi la tête de Lara Crevier (Laurent Chabin. – Montréal : Libre Expression, 2014) :

« Les écrivains ne peuvent pas savoir ce que c’est que la vie, ils ne se paient que de mots. » (p.188)

Un peuple ignorant pour perpétuer son pouvoir

Lu dans La peur des bêtes (Enrique Serna. – Paris : Phébus, 2006) :


« Tu vois ces millions de livres entassés ? Eh bien, personne ne les lira jamais, parce que ce gouvernement qui diffuse la culture à grands renforts de trompette est le même qui a besoin d’un peuple ignorant pour perpétuer son pouvoir. » (p. 278)

Une atmosphère de calme et de sérénité

Lu dans Sombres Vendanges (Michel Hody. – Liège : Noir dessin production, 2014) :


« Le fonctionnaire précéda son interlocuteur dans une pièce qui débordait de coffres, de malles, de sacoches en cuir. Du sol dallé jusqu’aux poutres apparentes du plafond, des étagères croulaient sous des masses de parchemins minutieusement enroulés, chacun portant l’indication de l’année et du mois de sa rédaction. Au centre de la salle trônait une grande table de chêne entourée de bancs occupés par une demi-douzaine de clercs affairés à leurs écritures. Amaury retrouvait avec plaisir l’odeur du cuir et de l’encre qui imprégnait l’atmosphère. Une atmosphère de calme et de sérénité qui n’était pas sans rappeler celle qu’il appréciait tant, dans la bibliothèque de l’abbaye de Wassenberg. » (p. 61)

Le soutien de l’establishment pour percer

Lu dans La peur des bêtes (Enrique Serna. – Paris : Phébus, 2006) :


« En littérature et surtout en poésie, tu n’es rien si tes collègues t’ignorent. Tu as besoin du soutien de l’establishment, sinon tu es considéré comme un poète quelconque, même si tu es un génie » (p.165)

L’arme de l’écrivain

Lu dans La peur des bêtes (Enrique Serna. – Paris : Phébus, 2006) :


« …les mots sont notre seule arme, une arme que nous utilisons pour donner une voix à ceux qui n’ont visage ni terre, aux oubliés s’aujourd’hui et de toujours » (p. 199)

Un mélange enivrant de colle, de papier et d’encre

Lu dans Amqui (Éric Forbes. – Montréal : Héliotrope, 2017) :


« Il entra à la librairie du Square, la première librairie qu’il avait fréquentée lors de son arrivée à Montréal, plusieurs années auparavant, et s’imprégna de l’odeur si caractéristique de l’endroit. […] Il feuilleta quelques polars, puis saisit un Ian Rankin, l’ouvrit et enfouit son visage entre ses pages, se grisant de l’arôme : un mélange enivrant de colle, de papier et d’encre. » (p. 34)

Le soulignage acharné d’un paragraphe


Lu dans Mission confidentielle de Lee Child (Paris : Calmann-lévy, 2015)

La garantie se terminait par un long paragraphe souligné. J’imaginai  la machine IMB tressautant et cahotant sur le bureau pendant que la boule crépitait dans son mouvement de va-et-vient pour produire le soulignage acharné. » (p. 308)

Comment fonctionne la critique

Lu dans La peur des bêtes (Enrique Serna. – Paris : Phébus, 2006) :


« Parce que tu ne sais pas comment fonctionne la critique […]. Ce qu’on déclare en public ne compte pas. Pures formules de politesse. C’est dans les conversations de café ou les réunions entre amis qu’on dit vraiment ce qu’on pense de quelqu’un, à condition qu’il ne soit pas là. » (p. 87)

Avant l’arrivée du terminal mobile dans les voitures de patrouille


Lu dans le polar de Michael Connelly mettant en vedette l’inspecteur Harry Bosch (Dans la ville en feu. – Paris : Calmann-Lévy, 2015) :

« Avant l’arrivée du terminal mobile de données d’aujourd’hui installé dans toutes les voitures de patrouille, les officiers de police avaient toujours sur eux des FI, ou fiches d’interpellation, dans la poche revolver. Il ne s’agissait en fait que de fiches de format 8 x 12 où porter des notes sur les interpellations effectuées. On y lisait la date, l’heure et le lieu de l’interrogatoire, et le nom, l’âge, l’adresse, les pseudonymes, les tatouages et les affiliations à tel ou tel gang de l’individu interpellé. On y trouvait aussi une partie réservée aux commentaires de l’officier de police, qui servait surtout à noter toute autre observation digne d’intérêt sur l’interpellé. » (p. 61)

Notes de lecture : Une expérience qui peut avoir du sens


Lu dans Vingt-trois prostituées (Chester Brown. – Paris : Éditions Cornélius, 2012) :


« Fréquenter une prostituée n’est pas nécessairement une expérience vide de sens si l’on fréquente la bonne prostituée. » (p.227)

Doutes et soupçons face au traitement de texte

Lu dans Mission confidentielle de Lee Child (Paris : Calmann-lévy, 2015)


 « Je posai la photo à l’envers sur ma gauche et étudiai la première des pages imprimées. Tapées à la machine. Une IBM, sans doute, à boule. Courante en 1992. Et il y en avait encore plein en circulation en 1997. Le traitement de texte par ordinateur arrivait, mais comme tout le reste dans l’armée, il arrivait avec lenteur et circonspection, accompagné d’un paquet de doutes et de soupçons. (p. 307)

Le support de l’information peut aussi avoir son importance

Lu dans Le secret de Christophe Colomb de José Rodrigues dos Santos publié à Paris en 2015 aux Éditions Hervé Chopin.

« - Quelqu’un va vous accompagner à la section des microfilms.
- Est-ce que le professeur Toscano l’a consulté sur microfilm?
Lagoa examina la requête.
- Non, il a vu l’original.

- Dans ce cas, si ce n’est pas un problème, je préférerais voir, moi aussi, l’original. Je veux consulter les mêmes copies que lui. Il est possible qu’il y ait des notes importantes dans les marges des originaux, et le type de papier utilisé peut aussi avoir son importante. J’ai besoin de voir ce qu’il a vu. C’est la seule façon d’être sûr que rien ne m’échappera. » (p. 83)

Les archives, un envionnement sombre

Lu dans Claire Cook, Jurée No 9 Une enquête d’Emma Clarke. – Saint-Bruno-de-Montarville : Les éditions Goélette, 2017.

« … elle poussa la porte des archives.
Le responsable, penché sur son ordinateur, leva la tête et l’accueilli avec un sourire.
– Salut Jim, on peut – regarder s’il y a d’anciens dossiers qui concernent des meurtres de femmes enceintes ?
– Laisse-moi voir.

Pendant qu’il tapait sur son clavier, Emma regarda autour d’elle et se demanda comment un gars, lui aussi si jovial, faisait pour travailler dans un environnement aussi sombre. »  (P. 272)

Un support d’information démodé et humain

Lu dans Lee Child, La cause était belle – Une aventure de Jack Reacher (Paris : Calmann-Lévy, 2014) :


« À plusieurs titres, ces dossiers étaient des tranches d’histoire. Rien à voir avec ce qui passe par ordinateur. C’était démodé, humain et allait au plus simple. Ils avaient été tapés à la machine, probablement sur d’anciennes IBM électriques. Les lignes n’étaient pas toujours parfaitement droites, et les corrections étaient faites au blanc. Le papier lui-même, raide, jaunâtre, fin et cassant, sentait le moisi. » (pp. 247-248)

La forme conique de la vie

Lu dans Loren Groff, Les Furies. – Paris : Éditions de l’Olivier, 2017.

« Elle se surprit à penser que la vie avait une forme conique, le passé s’évasait à mesure qu’il s’éloignait du moment présent, à la pointe du cône. Plus on vivait, plus la base s’élargissait, de sorte que des blessures et des trahisons, quasi imperceptibles au moment où elles s’étaient produites, s’étiraient comme des points minuscules sur un ballon de baudruche qu’on gonfle peu à peu. Une petite tache sur l’enfant frêle se transformait en une difformité énorme sur l’adulte, impossible à franchir et aux bords effrangés.» (p. 389)

L'avenir n'est plus dans les livres

Lu dans Joël Dicker, Le Livre des Baltimore. – Paris : Éditions de Fallois, 2015.

« Dans vingt ans les gens ne lirons plus. C’est comme ça. Ils seront trop occupés à faire les zozos sur leurs téléphones portables. Vous savez, Goldman, l’édition c’est fini. Les enfants de vos enfants regarderons les livres avec la même curiosité que nous regardons les hiéroglyphes des pharaons. Ils vous diront : « Grand-père, à quoi servaient les livres ? » et vous leur répondrez : « À rêver. Ou à couper des arbres, je ne sais plus. » À ce moment-là, il sera trop tard pour se réveiller : la débilité de l’humanité aura atteint son seuil critique et nous nous entretuerons à cause de notre bêtise congénitale (ce qui d’ailleurs est déjà plus ou moins le cas). L’avenir n’est plus dans les livres, Goldman. » (p. 132)

La gravité du savoir gouvernemental

Lu dans Naufrage (Biz. – Montréal : Leméac, 2016)


« Composée de documents non classés dispersés pêle-mêle en bordure d’un système ordonné, la partie des tables et des cartes correspondait à une ceinture d’astéroïdes. Les rayonnages formaient une planète d’une densité inouïe. Je me suis engagé dans un labyrinthe d’allées sans fin, bordées par des centaines de milliers de documents. Ils n’avaient pas l’air d’être consultés souvent. J’étais néanmoins écrasé par la gravité du savoir gouvernemental. » (p. 36)

Le chaos sur la table de travail

Lu dans Le lagon noir (Arnaldur Indridason. – Paris : Métaillé, 2016), un auteur de polars islandais parmi mes préférés :


« Le supérieur de Kristvin attendait la visite de la police. Il invita Marion et Erlendur dans son bureau jonché de livres et de manuels traitant des mécanismes et des rouages des avions. Le chaos qui régnait sur sa table de travail dissimulait presque entièrement ses deux téléphones. Les armoires grises longeant les murs débordaient de dossiers et de documents. » (p. 81)

Quand on a des convictions…



Lu dans Journal d’un étudiant en histoire de l’art (Maxime Olivier Moutier. – Montréal : Éditions Marchand de feuilles, 2015) :

« … il faut être indépendant des valeurs dominantes de son époque. Il faut du courage, du sang-froid, aimer les vérités tranchantes et dérangeantes et ne pas avoir peur de déplaire. Il ne faut pas craindre non plus d’être exclu. » (p. 35)

L’armoire aux dossiers

Lu dans Mariachi Plaza (Michael Connelly. – Paris : Calmann-Lévy, 2016).

« En fait d’armoire, il s’agissait plutôt d’une énorme pièce de rangement où étaient entreposés tous les livres du meurtre et cratons à éléments de preuve que l’unité des Affaires non résolues envisageait d’étudier. Il ne manquait pas de place, mais les affaires étaient si nombreuses que, l’année précédente, le service avait fait installer un système de rayonnages mobiles comme ceux qu’on trouve souvent dans les bibliothèques universitaires et les grands cabinets d’avocats. Montés sur rails, ils peuvent basculer et permettre de ranger plus de choses dans un espace confiné. Lorsqu’il avait besoin de consulter tel ou tel autre livre de meurtre, l’inspecteur devait ouvrir à l’aide d’une roue à manivelle la rangée où il était classé. Toutes les équipes de l’unité pouvaient utiliser les deux côtés de chaque rangée pour leurs affaires. » (p.90)

Quand l’ordinateur ne trouve pas les documents recherchés


Lu dans Les brumes du passé de Leonardo Padura (Paris : Éditions Métailié, 2015) :


« La recherche s’avéra plus ardue que ne l’avait supposé le sergent, et Conde se sentit satisfait quand, après plusieurs tentatives, le prétentieux policier cybernétique se vit obligé d’utiliser le téléphone pour demander à un spécialiste où se trouvaient certaines archives. » (p. 271)

Les écrivains, pas différents des lutteurs

Lu dans Le Chercheur d’âme (Steve Laflamme. – Montréal : Éditions de l’Homme, 2017)

« Comme dans un spectacle de magie, le lutteur doit réussir à neutraliser les réticences du spectateur – à suspendre son incrédulité, à la maintenir en équilibre, le temps de son combat. Nous gagnons notre vie en racontant des histoires, sergent-détective Martel. Nous ne sommes pas différents des écrivains, des scénaristes pour la télé. Des prestidigitateurs, c’est bien ce que nous sommes : je montre à la foule ce que fait ma main droite pendant que je manœuvre dans ma poche avec ma main gauche. C’est un art, vous savez. » (p. 60)

Les écrivains, des voleurs et des menteurs


Lu dans Les petites misères de Richard Ste-Marie. – Québec : Les éditions Mémoire Vive, 2004).


« Les écrivains sont des voleurs et des menteurs. Ils écoutent tout ce qui se dit autour d’eux et ont la fourberie – qu’ils appelleront ‘’sagesse’’ – de s’en rappeler les jours de panne d’inspiration. »

La création artistique… et littéraire

Lu aussi dans Repentir(s) [Richard Ste-Marie. – Lévis : Alire, 2016] :

« Il y a des artistes qui sont très organisés, qui planifient tout. D’autres préfèrent l’improvisation. Dans mon cas, je suis poussé par un désir puissant mais flou. Je ne sais pas comment l’expliquer autrement. Comme si je poursuivais une image mentale qui fuit à toute vitesse devant moi. Ce désir se raffine et se précise au fur et à mesure que j’avance dans mon travail, au fur et à mesure que j’agrippe la réalité de mon imaginaire. Mais en même temps, cette réalité me glisse entre les doigts comme un savon dans la baignoire… » (p.286)

L’âge pour devenir une archive

Lu dans Repentir(s) [Richard Ste-Marie. – Lévis : Alire, 2016] :

« Pagliaro et Lortie se présentèrent discrètement au serrurier qui, après avoir vérifié qu’il n’y avait pas d’autres clients en attente dans le magasin, leur demanda de le suivre à son bureau derrière la boutique où il conservait ses archives.

‘’Bienvenue chez moi, messieurs’’, dit-il en leur ouvrant la porte. ‘’À mon âge, quatre-vingt-sept-ans, je suis devenu moi-même une archive’’ » (p. 191)

L’ordre impassible des livres dans une librairie

Lu dans Sans terre (Marie-Ève Sévigny. Montréal : Héliotrope noir, 2016) :

« Les mains dans les poches, sans égard aux passants qui interrogeaient du regard ce policier en uniforme fasciné par une vitrine remplie de livres, je considérais ces objets quelconques qui ne m’avaient jusqu’alors jamais intéressé, mais dont les couvertures, pâles pour la plupart, me lavaient l’esprit de mes images infernales. Derrière la devanture, on pouvait distinguer sur les tables, les présentoirs et les rayons des bibliothèques l’ordre impassible de livres innombrables, que les libraires rangeaient tranquillement. » (p. 38)