Étonnant que de tant de mort puisse jaillir la vie

Lu dans Au péril de la mer de Dominique Fortier (Québec : Alto, 2016)

« À la fin du jour, la lumière se fait rare dans le scriptorium. Nous labeurons comme des ombres parmi les ombres, capuchons relevé. Parfois je m’arrête le temps d’écouter le grattement des plumes sur le vélin en tentant d’imaginer les oiseaux auxquels on a arraché ces pennes et les veaux morts dans le ventre de la vache, écorchés pour qu’on puisse écrire sur leur peau, et je m’étonne que de tant de mort puisse jaillir quelque chose qui ressemble à la vie. Devant moi, sur la surface blanche, les lettres apparaissent une à une, comme des poissons ramenés des profondeurs. » (p. 116)

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