Lu dans Par-delà la pluie (Víctor del Árbol. – Arles : Actes Sud, 2019) :
« Simon ne savait qu'une chose, c'était que la
guerre met la condition humaine en suspens.
Un jour, il avait essayé de
l'expliquer à son petit-fils Raul, étudiant, qui parfois le soumettait à une
sorte d'interview en vue d’une thèse de doctorat sur la mémoire collective:
" La première chose que tu dois savoir, c'est que les guerres ne sont
qu'un début. Cinq minutes après le premier coup de feu, le reste n'a plus d'importance.
Soudain, des gens qui ont vécu en paix, de façon civilisée, se déchiquettent,
volent, assassinent, incendient, violent. À la guerre, nous pouvons mordre,
détruire, outrepasser les limites et tout sera justifié par l'existence d'un
ennemi. À une seule condition, de réintégrer notre tanière quand le maître nous
siffle, ayant considéré que l'incident était clos. Alors, il faut appliquer le
cataplasme de la justification et de l'excuse face à nos atrocités,
reconstruire ce qui a été détruit, éteindre les incendies, renvoyer les morts
dans les catacombes, oublier, ou faire semblant ". » (page 265)
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