La surface de l’eau, sensible comme une peau


Lu dans Comment cuire un ours de Mikael Niemi  (Paris : Stock. – 2017)

« Un plancher de verre qui n'en finit jamais de glisser, jusqu'à la cascade où il se fracasse en débris et lambeaux d'écume. La surface de l'eau, sensible comme une peau, se déchire et s'ouvre sur le bouillonnement de profondes entrailles. Le bruit de la cascade est inquiétant, il avertit d'un dan-ger. On entrevoit dans les tourbillons le crâne noir des rochers, les quilles de bateaux qui pourraient les frôler. Puis tout s'aplanit, et le flot s'étale, élargit son cours en une sereine embrassade. La voix bouleversée se calme, les entailles écumantes se referment et se lissent. Et pourtant tout est encore là, par-dessous. » (pp. 46-47)

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