On se croirait au fond d’un terrier

Lu dans Jouissance de Ali Zamir  (Paris : Le Tripod. – 2022)

« … la pièce est sombre, un mur est occupé par un grand et vieux buffet en bois, au vernis complètement éteint, obscurci, comme rempli de chagrin, une table à manger occupe le centre de la salle avec une télévision à écran plat sur un côté, c'est tout, quelques assiettes, bols, tasses, cuillères, fourchettes et couteaux sont entassés dans le côté droit du buffet, où d'autres ustensiles de cuisine fatigués par l'âge sont suspendus tels des lapins de garenne, dans le côté gauche s'asphyxient des livres en tous genres, des romans, des essais, des beaux livres et des vieilles encyclopédies, tous semblent me jalouser, sur la grande table rectangulaire couverte d'une nappe bleue mouchetée de jaune reposent quelques serviettes, propres mais comme grignotées par les rats, le couvert est déjà dressé, autour de la table se comptent quatre chaises mal en point, à part l'écran plat tout n'est qu'antiquités de moins d'un liard, des vieilles photos, en noir et blanc, sont punaisées sur les murs humides, des vêtements sont soigneusement rangés par terre, on se croirait au fond d'un terrier… » (pp.124-125)

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