La seule chose sur laquelle les Québécois sont capables de s'entendre


Lu aussi dans Ceux dont on ne redoute rien de Mathieu Thomas  (Montréal : Québec Amérique. – 2021)

« Peut-être a-t-on moins de scrupules à faire l'analyse psychologique d'un peuple quand on a la conviction d'y être en partie étranger ...

Étrangers aux réflexes frileux de la majorité, ne portant pas deux siècles d'échecs sur leur dos, ces nouveaux Québécois apporteraient aux «Canadiens français» ce qui leur manquait le plus cruellement : la confiance qui vient avec l'estime de soi.

En effet, les Québécois ne s'aiment pas. La moitié a intégré le discours des Anglos : nous sommes stupides de nous obstiner à parler une langue marginale, qui nous isole du reste du continent et nous empêche de faire du business. L'autre moitié pense que nous sommes un peuple adolescent, un vrai Tanguy des nations, qui préfère vivoter, quitte à se plaindre de son sort, plutôt que de s'assumer et de devenir indépendant. En fait, on dirait que la seule chose sur laquelle les Québécois sont capables de s'entendre, c'est qu'il n'y a pas de quoi être fier d'être Québécois. »  (pp. 154-155)

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